Messages les plus consultés

mercredi 10 avril 2013

Politique : les gaietés du mois du patrimoine.


La mode étant aux "journées de ceci", à la "semaine de cela", nous sommes entrés, je pense, dans le "mois du patrimoine". Tous les hommes et toutes les femmes politiques vont désormais se presser pour défiler dans les radios et télévisions au prétexte de nous y exposer leur patrimoine, alors que, au moins pour les plus importants (ministres, députés et sénateurs), il me semblait que la déclaration de leurs biens faisait déjà partie des obligations liées à leur élection.

Cela prouve au moins qu'il n'en est rien dans les faits, ou que, s'il y a une loi en la matière, comme beaucoup de nos lois, elle n'est en rien appliquée, peut-être d'ailleurs tout simplement faute de décrets d'application, ce qui est le moyen le plus commode et le plus sûr de promulguer une loi et de le faire savoir urbi et orbi, lire, sans avoir, dans la suite, à la mettre en œuvre.

Il n'en résultera très probablement qu'une grande course à l'échalote entre toutes et tous nos politiques pour être les premier(e)s à passer dans les télévisions ou à défaut les radios car, avec un millier de candidats au total (ministres, députés et sénateurs), nous ne sommes pas près de sortir de l'auberge patrimoniale... avec le résultat grotesque qu'on peut prévoir. Nous sommes d'ailleurs en France, en même temps et dans la plus totale contradiction, les rois du "secret fiscal" que nul n'envisage de supprimer parmi les tenants de la déclaration des patrimoines ; on se souvient du scandale de la feuille d'impôts de Chaban-Delmas publiée par le Canard enchaîné !

Un des membres du tiercé gagnant actuel a été ce pauvre Monsieur Fillon qui est venu nous exposer, très brièvement d'ailleurs, car il a surtout parlé de toute autre chose pendant l'essentiel de son intervention, la misère consternante d'un ancien Premier Ministre au terme de son quinquennat.

En guise de patrimoine, il nous a dévoilé une bicoque dans la Sarthe (qu'il a payée 400 000 € il y a deux décennies et qui est estimée à 600 000 actuellement soit le prix d'un deux pièces à Paris dont il voulait un moment être maire), moins de 100 000 € sur ses comptes bancaires et deux vieilles bagnoles de plus de 10 ans. C'est  d'ailleurs là ce qui, pour un amateur de performances automobiles comme lui, doit être le comble de la désolation.

Je me demande, après coup, s'il était bien raisonnable de confier le gouvernement et les finances de la France pendant cinq ans à un homme qui, en gagnant 21 300 € par mois durant cinq ans (soit plus de 1,2 million d'euros), avec, en outre, 6037,30 euros de frais qui n'ont pas être justifiés, sans compter le logement et la bouffe gratos à Matignon, les voitures, les chauffeurs, le téléphone et les transports gratuits et le reste, n'a pas été capable de faire 100 000 € d'économies en cinq ans, sans compter que ses comptes ne devaient pas être à zéro en 2007 ! Même si Monsieur François Fillon n'a pas de métier précis lui (ce qui est un gros avantageet uine absence de problèmes vu les lois qui se préparent), il a tout de même eu une longue carrière antérieure dans la représentation nationale comme dans les ministères où l'on n'est pas payé au SMIC.

L'autre l'exemple fâcheux dans ce mois du patrimoine est celui de J. Cahuzac qui a dû faire toutes sortes de déclarations patrimoniales de toutes natures, mais qui a manifestement toujours et partout omis d'y faire figurer ses comptes, suisse ou singapourien, qu'ils soient de 600 000 € ou plus vraisemblablement de 15 ou 17 millions du même métal. Quel étourdi !

Tout cela nous démontre l'absurdité, aussi totale que vaine, du cinéma auquel on se livre actuellement, car il est clair que de telles déclarations de patrimoines qui sont faites depuis longtemps ne riment strictement à rien et qu'on y déclare jamais les comptes qu'on peut avoir planqués en Suisse au Luxembourg dans quelque autre paradis fiscal (comptes anonymes numérotés, omnibus ou avec des prête-noms) ni même, tout bêtement les lingots d'or qu'on peut avoir dans son coffre fort ou enterrés sous le pommier du jardin.

J'hésite en ce qui concerne ce "mois du patrimoine" entre le théâtre d'ombres, la comedia dell'arte, la couillonnade et les paysages à la Potemkine. Que chacun fasse son marché dans ces métaphores qui toutes, à des degrés et dans des registres divers, peuvent qualifier la mascarade qu'on nous prépare !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous oubliez ce qui doit être mis au nom de toute la famille. Ici au Québec, un maire qui a dû démissionner car il est soupçonné de nombreux détournements de fonds a ainsi vendu sa maison à sa fille pour un dollar, la plaçant ipso facto à l'abri de tout risque de saisie.
Quel est donc le patrimoine de la boulangère et des petits mitrons ?

Anonyme a dit…

Oui mais les politiques québécois sont tous, toutes et toujours prêt(e)s à enfirouaper la Belle Province, tandis qu'en France tous et toutes sont d'une scrupuleuse hpnnêteté comme on le constate tous les jours ! Usbek