Plus clairement
: Du journalisme et des journalistes dans le "paysage audiovisuel français"
(le PAF pour les nobles étrangers qui me lisent).
J'ai déjà dit
suffisamment de mal du journalisme audiovisuel français pour ne pas y revenir
trop longuement. J'ai, depuis longtemps, renoncé à établir un catalogue, fût-il
très lacunaire, des fautes de français permanentes de bon nombre de nos
journalistes ; cet aspect, qui ne gêne sans doute que moi-même ou presque, est
tout de même infiniment moindre que le contenu lamentable de nos journaux
télévisés, devenus de simples catalogues de faits divers, sans parler des
radios bignoles du matin (Europe, RMC, RTL) qui, en revanche, ont l'avantage de
nous offrir, de temps en temps, des conversations pittoresques avec certains de
leurs auditeurs.
Le hasard, malicieux
comme je le remarque toujours, a fait que, sur ce sujet que je voulais traiter,
la journée a bien commencé puisque, sur Europe, il y avait Jean-Marc Morandini
qui est un homme sur lequel on peut toujours compter en la matière. Voulant
sans doute se moquer de cette pauvre Nabilla, créature aux énormes appats siliconés, qui
a déposé, comme marque de tout ce qu'on peut fabriquer, son désormais fameux «
Allô quoi... », Monsieur Morandini, à qui rien n'échappe, a signalé (à 8 heures
57) à ses auditeurs qu'il juge sans doute encore plus ignorants que lui que
l'acronyme INPI signifie : « Institut national de la propriété intellectuelle ». Il s'agit bien
entendu, en fait, de la propriété industrielle,
mais le mot "intellectuel" exerce sur cet homme une telle fascination
qu'il n'a pu lui résister.
J'entendais
aussi ce matin, cette fois-ci sur RMC (car ces radios bignoles sont si
insupportables que je ne puis les entendre qu'en zappant à tout bout de champ)
Madame Parizot interrogée par Monsieur Bourdin après m'être tapé, sur
France-Infos, Monsieur Cazeneuve, l'obscur remplaçant de Cahuzac. Je me disais
que le discours de bon nombre de ceux et celles qui hantent nos radios et nos
télé est si prévisible qu'il ne serait pas nécessaire de les faire lever de si
bon matin pour les faire venir causer dans le poste en studio. Si ces chaînes
sont preneuses, je me propose volontiers pour remplacer au pied levé toutes ces
éminentes personnalités, sans avoir toutefois le talent de Nicolas Canteloup
pour les imiter dans la forme de leur expression. En revanche pour le fond (si
j'ose dire en la circonstance), je suis tout prêt à rendre ce service.
Je n'ai
malheureusement pas vu l'interview orageuse de Mélenchon par Pujadas. J'ai
appris que l'entretien avait tourné au vinaigre quand Pujadas, dans le cadre du
"mois du patrimoine" sans doute, avait interrogé son invité sur ses
revenus et son patrimoine. Mélenchon, refusant de répondre, a piqué à ce sujet la
prévisible colère que Pujadas souhaitait sans doute, pour damer le pion à TF1 et
"faire le buzz". Il s'est vu lui-même interrogé sur son salaire,
question à laquelle il a évidemment refusé de répondre.
À titre purement
indicatif et juste pour rendre service, je préciserai ici, à l'attention de
Monsieur Mélenchon, que le salaire mensuel de Monsieur Pujadas est, dit-on,
sans les "ménages", de 18 000 € ce qui paraît très excessif en
regard de sa culture, de ses compétences et de ses prestations professionnelles.
Cela dit, tous ces journalistes du PAF, qui sont sans cesse en train d'écraser
des larmes et de retenir leurs sanglots sur le sort malheureux des pauvres de
France, se gardent bien de préciser ce genre de détail et moins encore d'ajouter
qu'ils bénéficient, de façon scandaleuse, d'avantages fiscaux que rien ne
justifie. Leurs prétentions ne sont pas moindres et on se souvient, toujours
selon la rumeur radiophonique publique, que Jean-Jacques Bourdin n'avait pas été
retenu pour une émission de Ruquier car il demandait 5000 € pour chacune de ses
prestations ce que Ruquier avait, non sans bon sens, jugé excessif.
L'affaire
Cahuzac tourne à la farce et on va bientôt chasser le Cahuzac disparu comme le
Dupont de Ligones puisque il change sans cesse de domicile pour échapper aux
paparazzi. En revanche, c'est à peine si, sur la pointe des pieds, un chroniqueur,
en dépit des déclarations sans ambiguïté d'Edwy Plenel, a commence à évoquer la
possibilité que les 15 ou 17 millions d'euros soient, en totalité ou pour
partie, le trésor de guerre qu'un courant du PS avait commencé à se constituer
en vue de l'élection présidentielle suivante. Il faudra sans doute attendre le
19 avril 2013, date limite pour le retour du député Cahuzac à l'Assemblée
nationale pour que les choses s'éclairent, peut-être du fait d'ailleurs d'une
déclaration publique de sa part; ce qui, en la circonstance, ne manquerait pas
de panache et mettrait tout le PS dans une situation fort incommode.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire