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jeudi 25 avril 2013

Le mur des cons au Syndicat de la magistrature.


L'affaire du mariage gay étant fort heureuserment enfin terminée, pour le moment du moins, voilà que celle du "mur des cons" dont la présence a été révélée au siège du Syndicat de la magistrature la remplace. Atlantico, magazine d'information numérique de droite, a en effet publié une petite video ("volée", semble-t-il, à l'aide d'un téléphone" au syndicat de la magistrature, lui-même logé au ministère de la justice). On y voit un mur tapissé de photos que les habitués du lieu appellent, nous dit-on, le "mur des cons" et que chacun est invité à enrichir à sa guise, en évitant toutefois les doublons.

Compte tenu de l'orientation globale des membres de ce Syndicat (plutôt à gauche) et de l'attitude générale de notre président Sarkozy à l'égard de la magistrature, il n'est pas étonnant que la plupart de ceux qui figurent sur ce "mur des cons" soient réputés être de droite, même si l'on n'y trouve aussi, semble-t-il, Michel Charasse et Jack Lang ; les images étant d'assez mauvaise qualité, je n'ai pas pu vérifier ce dernier point que j'ai toutefois entendu évoquer. On a parlé ici ou là de cette affaire et elle a fourni son sujet du jour à Monsieur Brunet, pour son émission « Carrément Brunet », sur RMC, la radio des bignoles. Un peu à court d'idées en ce moment, il a choisi cette affaire comme thème de son débat quotidien et lui même étant proche d'Atlantico, il y avait invité le directeur comme intervenant liminaire et majeur,

Que faut-il en penser? Il y a là, aux yeux de Brunet, une horrible menace sur le fonctionnement et l'objectivité de la magistrature qui révèle, par là, qu'elle est majoritairement et même scandaleusement de gauche. Je n'ai évidemment pas eu le courage d'écouter toute cette émission, mais j'en ai entendu suffisamment pour y relever quelques étrangetés et de sensibles sottises et erreurs.

La première chose qui m'a étonné est que Monsieur Brunet, qui se présente comme "polémiste" voire comme "écrivain" (auteur Albin Michel !) n'a de la langue française qu'une connaissance très approximative ; c'est ainsi qu'il pense que sont de gauche les magistrats qui, selon ses propres termes (si je puis dire !), "émargent au syndicat de la magistrature" (je pense que, faute de connaître le sens du verbe "émarger", il a voulu dire "sont membres du syndicat de la magistrature", sans sous-entendre, perfidement, qu'ils sont les stipendiés de quelque puissance étrangère) ; de la même façon, il ignore la signification du mot "pré-requis" auquel il attribue, bien à tort, le sens de "préjugé". Passons sur ces points de détail, car, comme je ne lis pas les livres de Monsieur Éric Brunet, ces erreurs ne me gênent guère.

Le problème est qu'il n'est guère plus fort en arithmétique qu'en français! Il n'a cessé de répéter, dans les quelques minutes de son émission que j'ai suivies, que le Syndicat de la magistrature, qui regrouperait les magistrats de gauche, est majoritaire dans cette corporation. Pour connaître un peu ce milieu, j'en serais fort étonné, car j'ai plutôt le sentiment que la plupart des magistrats que j'ai connus se situaient bien plutôt à droite. Peu importe d'ailleurs puisque Éric Brunet, sans se rendre compte des sottises qu'il avance, a indiqué que ce Syndicat était le deuxième syndicat de magistrats de France, ce qui est exact puisque le plus nombreux est l'Union Syndicale des magistrats. Comment le deuxième syndicat peut-il compter plus de membres que le premier et donc  comment peut-il y avoir plus de magistrats de gauche que de droite ? Si Monsieur Brunet ne parvient pas à comprendre cela et que vous le connaissiez, soyez assez gentils pour lui expliquer.

Je ne trouve pas personnellement géniale cette idée de mur des cons, mais je la comprends tout à fait dans un contexte collectif un peu "potache" ; je pense que les magistrats ont trouvé là un moyen, amusant et "défoulant" à leurs yeux, de se venger des avanies que leur a infligées les précédents président et gouvernement et donc, en grois, la droite. Ce lieu n'étant pas ouvert au public (local syndical), cette plaisanterie pouvait, sans risque, avoir un caractère un peu corporatiste, comme on en trouve d'autres exemples dans d'autres professions. Par ailleurs, j'ajouterais, et ce point pourrait contribuer à améliorer la connaissance que Monsieur Brunel a de la langue française, que l'usage actuel du mot "con" se fait souvent dans un contexte d'irritation, voire de colère, et qu'il n'implique pas véritablement toujours un jugement réfléchi sur la "connerie" de celui à l'égard duquel on le profère. L'automobiliste qui traite de "con" un autre automobiliste qui lui a refusé la priorité, n'a pas fait subir à l'insulté un test d'intelligence avant de proférer cette injure. Cette émission ne témoigne donc que de l'incapacité d'Éric Bruner de trouver un autre sujet propre à lui permettre d'exprimer sa haine de la gauche..

Il faut bien dire que Monsieur Brunet, avec la disparition du Président Sarkozy ( il avait écrit un livre pour annoncer sa victoire Pourquoi Sarko va gagner, Albin Michel, 2012) a perdu en mai 2012 l'essentiel de son activité qui consistait à cirer les pompes présidentielles. Il faut dire qu'il en avait été récompensé puisque, le 1er janvier 2012 (juste à temps !), il avait reçu la Légion d'honneur au titre de la "culture", ce qui me paraît pittoresque ou ironique à votre choix.

Les fragments d'émission que j'ai entendus m'ont conduit à regarder un peu la biographie et les états de service d'Éric Brunet qui sont en effet parfaitement conformes formes à l'image que je m'en faisais.

L'homme avère extrêmement satisfait de son physique, ce qui explique que, dans son émission, il prenne le plus grand soin, toutes les fois qu'il est question de public féminin, de distribuer des baisers qu'il juge sans doute attendus et propres à séduire toute sa clientèle féminine. Au plan professionnel, comme on pouvait s'y attendre, après de vagues études de journalisme à Tours, il a assidûment fréquenté Paris2-Assas, temple de la droite estudiantine et universitaire et il y a décroché un mastère et un DEA, pour lesquels la connaissance précise de la langue française n'est sans doute pas un élément déterminant, pas plus que les règles élémentaires de l'arithmétique). Quant à son premier livre, paru en 1996, déjà chez Albin Michel, il a pour titre et c'est tout un programme Enquête chez les S.M. : Six mois chez les sadomasos !

Ce qui est le plus amusant est la condition de journaliste qu'il a longtemps revendiquée et qu'il aurait, à l'en croire abandonnée de son plein gré, en 2003, en ne reprenant pas sa carte de presse. Toutefois, selon l'enquête qu'a menée Rue89 à ce sujet en 2012, cette carte "n’aurait pas été renouvelée depuis 2001" et "en fait, Eric Brunet n’aurait probablement pas pu garder sa carte très longtemps. Pour en bénéficier, il n’est pas nécessaire d’être journaliste à plein temps, mais il faut en tirer plus de 50 % de ses revenus". Il est en outre précisé, selon la même source, qu'on ne doit pas exercer comme second métier celui d’attaché de presse ou de responsable des relations publiques.

Or, comme ce n'est assurément pas la préparation de ses émissions qui doit l'occuper beaucoup, Eric Brunet semble pouvoir se consacrer à des activités rédactionnelles de cette dernière nature ; il est directeur de publication du "magazine" des cliniques Vitalia, et a été, jusqu'en 2009, directeur de la communication de « Vitalia, deuxième groupe d’hospitalisation privée en France".

Grand bien lui fasse, mais qu'il ne compte pas sur moi pour le traiter de con et moins encore pour afficher sa photo dans ma salle de bains!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour, ce Monsieur que je viens de connaître un peu mieux hier soir sur une chaîne d'info me parait légèrement agité, quelque peu Tartufe

Bref, le costard que vous lui taillez lui ira à ravir

pour le mur en question, supersonique dans son émergence médiatique tout à coup, alors qu'il fleurissait depuis quelques temps, je suggère qu'on s'en offusque sans monter une cathédrale, juste en s'imaginant le geste prémédité et sans cesse renouvelé pour un atelier tapissier d'un groupuscule d'encore plus c...peut être mais qui sont des magistrats, les quelques spécimen que j'ai rencontrés étaient peu enclins à ce genre de c...ie