Après une longue
période de résistance, stupide j'en conviens et par habitude sans doute, j'ai
fini par m'abonner à Mediapart et je dois dire que je m'en suis aussitôt
félicité.
Il n'y a plus
guère en France désormais que deux moyens sérieux et réels d'information, l'un,
fort ancien (je soupçonne mon père de m'y avoir appris à lire avant de
m'envoyer à l'école) et plutôt rigolo, le
Canard enchaîné, l'autre, très moderne et plus austère, Mediapart. J'y
reviendrai dans la suite, mais probablement demain seulement,car je voudrais
aborder rapidement quelques sujets qui ne sont d'ailleurs pas traités
réellement par Mediapart qui ne peut pas tout dire sur tout et qui fournit, par
ailleurs, bien des lectures intéressantes.
Une des
premières découvertes de la presse, fort inattendue, car la chose est patente
depuis des décennies, tient à ce que tous ceux qui quittent un poste éminent
dans l'administration ou la politique, rentabilisent et exploitent aussitôt leur
séjour dans cette position par divers procédés dont le plus courant est désormais
l'ouverture de je ne sais quel cabinet ou officine de consultation,
que ce soit sur la gestion des entreprises, le conseil médical, l'action sociale,
la sécurité ou tout autre sujet. On a ainsi soudain découvert les liens qui
existaient entre Monsieur Jérôme Cahuzac, après son départ du cabinet de Claude
Evin, ministre de la santé chez Rocard, et l'industrie pharmaceutique. Grande
découverte pour des liens connus de tous à propos de ce cardiologue-capilliculteur dont les implants capillaires furent la Toison d'or (j'ai piqué
cette blague à Cimabue!). Ne lui jetons pas la pierre car on peut faire la même
observation pour les anciens députés ou ministres dont on a fait des avocats
(sans CAPA!); tel ancien conseillait social des précédents gouvernements (74 ans aux cerises) a
créé son cabinet de consultation et on ne compte plus ses innombrables
passages à la télévision (suivez mon regard !), sans parler de ces responsables
syndicaux qui se trouvent propulsés soudain de la CFDT, soit dans le privé
comme Madame Notat, soit dans le public comme Monsieur Chérèque avec des
emplois fort bien rémunérés et pour lesquels leur seule qualification tient à
leur précédente occupation.
Le "pantouflage"
est en France une institution, en dépit de prétendues restrictions dont, en
particulier, des délais imposés qui n'ont jamais été respectés . Pire encore, en
2007, on a même fait le choix, très significatif, de les raccourcir encore, en
permettant d'aller pantoufler dans le privé non plus au bout de cinq ans comme
auparavant, mais au bout de trois. Il faut dire que comme cette règle n'étant à
peu près jamais respectée, la chose n'est pas très grave.
Autre mesure que
nous a annoncée, à grand son de trompe, depuis le Maroc, notre Président de la
République, on va vérifier préalablement le patrimoine des ministres et des
élus. Et moi qui croyais que ça se faisait depuis longtemps ! D'autre part, qui
est assez naïf pour croire que va déclarer, dans son patrimoine, ses comptes numérotés
en Suisse, à Singapour ou aux Iles Caïman, un exileur-blanchisseur fiscal qui
vise un poste ministériel ou une fonction élective?
Quant à la
moralité de la Gauche, un peu ternie en ce moment, je crois me souvenir (litote!) que
François Mitterrand, pour ménager l'avenir de quelques socialistes prometteurs
(dont l'un, au moins, occupe aujourd'hui la fonction la plus éminente au sein
du PS sans parler des autres hiérarques) avait porté de 12 à 18 mois la durée de la peine de prison avec sursis
susceptible d'écarter un candidat des fonctions électives !
Sur un plan plus
général, il est d'ailleurs pittoresque de regarder, actuellement, les
dispositions de la loi en la matière ; si une condamnation peut effectivement vous
empêcher de solliciter un mandat auquel vous étiez candidat, cette interdiction
de se présenter à une élection donnée, non seulement ne vaut que pour une seule
année, mais cet interdit ne concerne que la seule fonction en cause, laissant la
possibilité d'être candidat à toutes les autres. On ne saurait faire loi plus
indulgente !
Si vous n'avez
pas vu ou entendu évoquer ces questions dans la presse nationale, vous ne
pourrez pas dire que je ne vous en ai pas parlé.
1 commentaire:
mediapart, par ses méthodes...mais vous me lisez régulièrement
Usbek, je vous le dis je suis trés inquiète, je l'ai écrit plusieurs fois
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