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mardi 17 mai 2011

DSK : De Rickers à Manhattan

Il est clair qu'il y a un monde entre les diverses images de DSK vues récemment sur nos écrans.

Les premières, à Paris, sont celles d'un DSK, fringant et enjôleur, élégamment vêtu de l'un de ses dispendieux costumes qui ont, dès le lendemain, défrayé la chronique, traversant d'un pas alerte (en dépit de son considérable embonpoint qu’il faut tout le coûteux talent d’un tailleur de Washington pour dissimuler) la cour d'un ministère poursuivi par une meute de photographes avides de confidences sur sa candidature. Les secondes, plus récentes, sont celles d’un DSK fourré sans ménagement dans un véhicule du NYPD ou, livide et hagard, aux côtés de ses avocats devant un tribunal de New York.

Comme disaient les lapins (je veux dire les « Latins », mais je laisse volontairement ici cette erreur de mon logiciel de dictée Dragon qui lui est peut-être inspirée par l'appellation « lapin chaud » que des journalistes étrangers ont donnée à notre DSK) à Rome « la Roche Tarpéienne est près du Capitole »! De même, à New York, Rickers Island, dans l’East River, est proche du Sofitel de Time Square !

Le DSK filmé au tribunal ne m'a pas inspiré les mêmes réflexions qu’à un certain nombre de journalistes français qui se sont tordu les mains de désespoir à voir un homme, d’ordinaire si richement et si élégamment vêtu, avec une pauvre chemise sous un imperméable miteux et en outre pas rasé et la mine sinistre. Connaissant les moeurs de la justice américaine je ne doute pas un instant que ses avocats eux-mêmes lui aient conseillé de se présenter au tribunal dans cet équipage et la barbe longue ! De cette façon, il ne détonnait pas au milieu de la faune qui peuplait le dit tribunal et il aurait été du plus mauvais goût d'y arriver dans sa tenue habituelle, en costume haut de gamme, avec cravate et sourire charmeur. Le but n'était en rien de séduire la juge même si c'est là sans doute l’une des habitudes les plus constantes de DSK.

Comme toujours, sans vouloir faire un relevé exhaustif des sottises et des fautes de français de nos journalistes, on peut noter, parmi les plus remarquables, celles du journaliste de TF1, spécialiste de la question, qui a déploré « la lenteur de la justice américaine », ce qui est pour le moins paradoxal quand on songe à la vitesse à laquelle DSK est passé de son siège de la première classe du vol Air France au tribunal de Manhattan. Le même François Bachy a ajouté dans la suite de son intervention pourtant brève que notre homme politique français « avait le genou au-dessous de la terre », ce qui paraît une performance digne d'intérêt. Sur France-Info, on nous a relaté les mêmes choses en évoquant des « circonvolutions verbales » ; je suppose que le rouletabille de service voulait parler de « circonlocutions » ce qui lui aurait économisé un adjectif mais on ne peut trop en demander et mieux vaut laisser ces détails pour revenir au fond des choses.

Même si toute l’affaire DSK est fort regrettable, je trouve que le parti socialiste en fait un peu trop, en particulier dans le registre de la stupéfaction. S'il est un lieu où les habitudes (mauvaises) de DSK dans ses relations avec les dames sont connues de chacun, c'est bien au parti socialiste ; l'une des figures les plus marquantes (et les plus avenantes) du PS a d'ailleurs confié, sans qu'on en fasse état en haut lieu, qu'elle évitait absolument de se trouver seule dans une pièce avec DSK.

On n'a pas manqué (et c'est justice) de souligner que jusqu'à preuve du contraire (et ce sera à la justice de l'établir, même si l’on en viendra, à coup sûr, dans la suite, a contester toute décision de la justice américaine qui serait défavorable à DSK), le toujours patron du FMI est présumé innocent. On doit toutefois noter que dans une telle affaire, à la différence d'autres, présumer innocent DSK revient à présumer coupable de mensonge et de faux témoignage Mme Diallo. Je crois donc que l'attitude de réserve qu'on recommande de tous côtés devrait consister en l'occurrence à ne prendre parti ni pour l'un ni pour l'autre car à force de souligner la présomption d'innocence de DSK, on ne peut que mettre en avant une présomption de culpabilité de la femme de chambre du Sofitel.

Je laisse de côté des détails qui ne plaident pas en faveur de DSK comme le fait d'avoir laissé dans sa chambre une partie de ses effets personnels ou d'avoir tenté d’invoquer un alibi qui s'est révélé dans la suite sans valeur. Ce qui est en revanche incompréhensible est que, si Mme Diallo (vous observerez que je me garde de dire la victime) a prévenu la direction de l'incident qui se serait produit avec DSK dans sa chambre, comment la direction du Sofitel a-t-elle pu laisser DSK régler sa facture sans évoquer la question, alors que la police était semble-t-il déjà prévenue ?

On peut donc à partir de là former quelques hypothèses.

Première hypothèse : il ne s'est rien passé et la femme de chambre qui entend, dans la suite, tirer un profit maximum de son retrait de plainte, après avoir elle-même mis en désordre ses vêtements, est allée raconter sa fable et prévenir la direction de l'attaque dont elle avait été l'objet ; la police est alors prévenue par l’hôtel. Dans ce cas, il est clair que le client concerné ne peut qu’être avisé lorsqu'il vient régler sa note. Innocent, DSK, loin de s’en aller, aurait alors protesté, déclaré et fait constater qu'il ne s'était rien passé en réalité. Les traces relevées dans la chambre semblent écarter cette hypothèse.

Deuxième hypothèse : Il s’est passé des « choses » entre DSK et Mme Diallo (ce que prouvent les constats), mais celle-ci, quelles que soient ses intentions, a voulu interrompre la relation avant son terme. Les faits se sont donc partiellement passés comme Mme Diallo les a racontés. La direction est prévenue par elle de sa version des faits et alerte la police ; on en revient à la première hypothèse. DSK devrait être prévenu et, logiquement, il devrait prendre les devants, au besoin en disant toute la vérité. Ce sera probablement sa version finale des faits (Mme Diallo était consentante, au début au moins).

Troisième hypothèse. Madame Diallo n’était pas consentante ; elle a été victime de violences mais elle a pu sortir pour aller raconter les faits à la direction. Dans ce cas, DSK, avisé ou non, aurait dû être assez astucieux pour prendre lui-même les devants et dire qu'un incident a été volontairement créé par une femme de chambre folle et/ou nymphomane. Faisant enregistrer son témoignage auprès de la direction, il aurait même pu demander la mise à pied immédiate de cette employée en tant que client habituel et précieux de cet hôtel.

Quatrième hypothèse : les faits se sont passés selon la deuxième ou la troisième hypothèse ; DSK a réglé sa note sans que la direction fasse mention des événements précédents (ce qui est hautement improbable et en tout cas stupéfiant) ; il a filé à toute vitesse, en oubliant une partie de ses effets personnels dans la chambre et sans prendre le soin élémentaire d'établir un contre-feu préalable auprès de la direction par une déclaration contredisant le témoignage de Mme Diallo, qu’il en ait ou non eu une connaissance détaillée.

Dans tous les cas, le comportement de DSK est étrange et ne sera sûrement pas un élément en sa faveur, surtout si, comme le laissent prévoir les examens médico-légaux, des égratignures de DSK confirment les déclarations de Mme Diallo sur ce point.

Reste l'hypothèse du complot ; elle peut se situer en amont de chacune des hypothèses. Il semble que si l’on a voulu tendre un piège à DSK en connaissant ses habitudes en matière de relations avec les dames, on n'a sans doute pas fait le meilleur choix en ce qui concerne Mme Diallo. D'après les premiers témoignages cette guinéenne de 32 ans, mère d’un ou deux enfants (le nombre varie) ne serait pas une beauté fatale (là aussi les témoignages varient !). Quitte à tendre un piège à DSK, il aurait mieux valu choisir une créature susceptible de l’attirer à tous coups. Détail un peu mesquin voire sordide ; si l'on en croit les documents du procureur, Mme Diallo portait un collant que DSK lui aurait arraché. En pareil cas, une jupe courte, des bas noirs et un porte-jarretelles auraient été plus indiqués s'il s'agissait de pousser au crime notre DSK !

Il est certain que l'affaire Polanski a pesé lourd dans la conduite des événements puisque si DSK avait pu décoller avec le vol d'Air France pour Paris, il était définitivement hors de portée de la justice des États-Unis. On peut certes objecter que, dans ce cas, il mettait un terme à sa carrière au FMI (mais je crois que ce terme est atteint depuis longtemps) ; la liquidation des affaires immobilières aux États-Unis pouvait, dans ce cas, être conduite par Anne Sinclair qui n'aurait pas été l'objet de poursuites de la part de la justice américaine.

A y réfléchir, le pire, pour DSK, s’il est coupable, a dû survenir quand, après le quart d'heure qu'il a passé à lorgner les accortes hôtesses, confortablement calé dans son fauteuil de première classe dans l'Airbus d'Air France, un verre de champagne à la main, il a senti s'abattre sur son épaule la main inattendue du policier américain venu l'arrêter.[Je ne croyais pas si bien dire mais on ne se refait pas. Ce 20 mai 2011, on lit, dans le Point.fr, dans une note de Michel Colomès, ""Quel beau c...l !" Cette interjection, à l'adresse d'une des hôtesses du vol New York-Paris AF023 du samedi 14 mai, d'autant plus leste que faite à voix haute devant le personnel navigant commercial, est la dernière phrase prononcée par Dominique Strauss-Kahn avant d'être invité par deux policiers à quitter le siège de la Business Class sur lequel il avait pris place pour se rendre à Paris. En effet, contrairement à ce qui a été dit, le type d'appareil, un Airbus A330-200, qui assure le vol de 16 h 40 au départ de l'aéroport Kennedy, n'est pas équipé sur Air France d'une classe First...].".

L’arrogance de DSK au moment de son arrestation confirme ce que nous savons tous déjà, même si nul n’ose le dire, dans un pays qui, contre tout bon sens, persiste à s’affirmer comme le pays des droits de l’homme. Les Etats-Unis sont une véritable et authentique démocratie ce que nous pouvons de moins en moins prétendre être.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

je rentre de new york
il ya encore d4autres hypothèses ...
puisque vous avez le whos who /que sont devenues les deux premieres epouses de DSK? QUE RACONTE LE BOUQUIN SUR SES DEUX PREMIERS MARIAGES?
MERCI DE VOS REPONSES
OLIVIER

Anonyme a dit…

Cher Olivier,
Rien dans le Who's Who sur les deux premières Madames DSK. Les notices sont rédigées par les intéressés; on ne peut donc pas s'attendre à y voir des indiscrétions. En revanche le destin de DSK y est incrit puisque sa maman se nommait Madame Fell...us et qu'il est du Club des grands amateurs de pipes. Tout cela est rigoureusment exact car autrement ce ne serait pas drôle!

Anonyme a dit…

« En pareil cas, une jupe courte, des bas noirs et un porte-jarretelles auraient été plus indiqués s'il s'agissait de pousser au crime notre DSK ! »
Absolument pas d’accord avec vous : perso par exemple, ce type d’accoutrement ne me fait pas b_.

Pour le moment, on ne connaît toujours pas la version de DSK. Par contre sur la présumée victime, on dit tout et le contraire. Attendons donc que ça se décante.

Anonyme a dit…

Pour préparer mon article :
http://voiretsavoir.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/05/23/l-aipac-fait-reculer-hussein-obama.html
j’avais fait une recherche Google (que je croyais site sérieux) sur les différentes positions et notamment sur les mots "levrette soubrette"
et je suis tombé (en premier choix !) sur ceci :
ATTENTION, PORNO PUR
http://www.youbranle.com/video/29/amatrice-en-uniforme-de-souberette-suce-et-se-fait-prendre-en-levrette
Je ne sais pas dans quel Sofitel la scène a été tournée.