Il est assez facile de prévoir comment va se terminer l'affaire du Sofitel de New York. On le pressent de plus en plus clairement à la lumière des récentes déclarations de DSK comme de celles de ses avocats.
Tout cela, comme l'affaire de la libération sous caution, n’est qu'une question de zéros sur les chèques. Il est probable que les choses se sont passées plutôt, comme le dit Mme Diallo, que comme le déclare l’ex-directeur général du FMI qui se dit aussi innocent et nu que l’agneau qui vient de naître. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner le caractère et le passé des protagonistes majeurs de cette affaire.
J'entendais encore, ce matin, un ami de DSK nous expliquer qu'un séducteur n'est jamais un violeur et que ces caractères sont quasi antagoniques. C'est à la fois vrai et faux ; vrai, car le séducteur veut sans doute faire opérer surtout son charme personnel (et DSK est de toute évidence persuadé, comme, par définition, tous les Lovelaces, d'en avoir beaucoup) mais aussi, tout aussi convaincu que les femmes, par pudeur, par coquetterie, par discrétion (ajoutez ici la caractéristique psychologique qui vous conviendra le mieux) se refusent toujours au départ, même si elles ont envie, dans leur for intérieur, de céder aux avances ou aux entreprises de leur séducteur. Dès lors, pour ce malheureux, il n'est jamais facile de faire la distinction entre un refus profond et sincère et une coquetterie qu'il juge, lui, toute provisoire voire feinte. Dès lors, il est persuadé que seul le premier assaut leur coûte et qu'ensuite les choses iront d'elles-mêmes.
Même le cinéma conforte ce stéréotype et dans une foule de scènes de films on a pu voir l’héroïne, après une résistance farouche, cesser de repousser son séducteur pour l’enlacer ou même lui caresser les cheveux. N’avez-vous pas vu cela cent fois ?
C'est de toute évidence le scénario que vont plaider les avocats de DSK et que DSK lui-même soutiendra sans doute, en se jugeant, peut-être sincèrement, non coupable. Mme Diallo, qui ne le connaissait pas, quoique secrètement séduite, a fait des manières et il a dû lui forcer un peu la main !
Le vrai problème n'est pas même pas là (on ne saura jamais exctement ce qui s’est passé) ; il est tout simplement au plan de l'argent. Mme Diallo à un avocat ; elle en aura peut-être plusieurs ou d’autres car, aux Etats-Unis, une telle affaire les attire comme une charogne les mouches. Comme elle n'a évidemment pas les moyens de les rémunérer à la hauteur de leurs exigences, ils vont évidemment la pousser à négocier avec le présumé coupable contre le versement d'une somme qu'ils s'efforceront de fixer à un niveau aussi élevé que possible, puisque ils espèrent en percevoir un pourcentage. Jusqu'où iront-ils dans cette affaire et quelle stratégie vont-ils choisir, secrète ou publique, clandestine ou officielle? Il est difficile de le savoir car cela dépend à la fois des faits avérés, des sommes en jeu et du caractère de Mme Diallo.
Elle peut, à un moindre coût pour DSK, entrer dans son jeu pour réduire, par exemple, le nombre et la gravité des accusations. Elle pourrait aussi, mais là le prix serait beaucoup plus élevé pour DSK, affirmer qu'elle l’a provoqué ou même sollicité ; elle prétendrait alors avoir tout inventé, au risque d'être elle-même poursuivie pour faux témoignage mais, pour une poignée de millions de dollars, cela vaut sans doute la peine.
Il y a certes d'autres lignes de défense encore plus hardies ; la plus coûteuse consisterait à faire valoir que c'est Mme Diallo elle-même qui a agressé sexuellement DSK, sans qu’il ait lui-même songé à porter plainte. On règle du même coup les affaires de l'ADN (le sperme de DSK sur le chemisier de Madame Diallo) et on explique les traces de griffures sur le torse de DSK, provoqué par les tentatives de Mme Diallo pour violer le malheureux DSK qui avait toutes les peines du monde à se défendre des entreprises d’une femme de chambre en chaleur. L'hypothèse est hardie, elle serait alors à n'en pas douter beaucoup plus coûteuse que les précédentes. Tout cela sera affaire de négociations et de zéros sur les chèques.
Bien sûr, il ne faut pas que le procureur aille lire la notice que le Who's Who consacre à DSK, rédigé, comme toujours, par les soins de l’intéressé. Il donne en effet deux indications, peu connues mais capitales dans cette affaire.
D'une part, en 1999, DSK a reçu le prix du fumeur de pipe de l’année décerné par la Confrérie des maîtres-pipiers de Saint-Claude. En 2007, à son départ de France pour le FMI ses amis du PS lui ont offert une pipe! Comment aurait-il donc pu à New-York en refuser une ?
Mieux encore, DSK devrait bénéficier d’une excuse majeure, en quelque sorte génétique, puisque sa maman est née Jacqueline… Fellus !
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3 commentaires:
je continue à croire que le scénario du viol par fellation forcée, même dans l'hypothèse d'une perspective que le non puisse se transformer en oui, par un mec à ventre proéminent, seul et sans arme, est invraisemblable. C’est sur cette invraisemblance que je fonde ma conviction actuelle : not guilty.
Tout va contre une telle hypothèse! La pression a été moins physique que morale (menace sur l'emploi d'une femme qui ne peut perdre d'lun de ses deux emplois qui lui permettent de vivre avec sa fille à Nex-York). Il est établi en outre que DSK avait essuyé les refus de deux employées de l'hôtel qui avaient refusé de venir boire le chamagne avec lui dans sa chambre! Que faut-il de plus? Usbek
on se retrouve à espérer pouvoir sauver deux vies , faire survivre plutôt
- une femme musulmane qui soit délinquante soit victime risque gros et est déjà dans l'oeil du cyclone
- un homme qui même innocent est à terre, et reconnu coupable sera enterré vivant au pire, au mieux, 5, 10 20 ans?
puisqu'il en est ainsi de cet argent roi , autant qu'il serve
La morale sera reléguée dans l'Histoire
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