J'ai vu, ce dimanche 26 mai 2013, sur toutes les chaînes de télévision (car les innombrables équipes de journalistes des multiples chaînes nous offrent toutes les mêmes images), le combat qui opposait rue de l'Université à Paris (vers la station de métro Invalides) aux forces de l'ordre. J'avoue que j'ai été littéralement stupéfait par le spectacle qui nous était donné.
Les
casseurs en question n'étaient, en rien, de petits voleurs de banlieue venus,
comme d'habitude, faire, à Paris, leurs razzias de Nike, d'Adidas et de Lacoste
et que coursent ensuite les policiers.
Le
spectacle était pour le moins curieux ; les policiers (CRS, ou militaires, je
ne sais), assiégés eux-mêmes, étaient embusqués derrière une barrière
métallique amovible qui avait été posée là pour empêcher l'accès à la rue de
l'Université. Les manifestants, qu'on hésite à nommer ainsi, masqués et
casqués, pourvus d'armes diverses (du bâton à la barre de fer) s'attaquaient à
cette clôture métallique, le conflit s'organisant surtout autour d'une porte
centrale qu'ils essayaient d'ouvrir, tandis que les policiers, de l'autre côté,
s'employaient à tenir fermée.
Des
photographes (véritables ou policiers déguisés en photographes), un peu à
l'arrière des manifestants, opéraient ; l'un d'entre eux fut même agressé à
grands coups de pieds par des manifestants qui ne tenaient pas à les voir
exercer dans ces conditions leur activité quoique l'un d'entre eux ait pris le
temps d'expliquer que c'était là une reconquête de sa liberté par le peuple
français.
L'ensemble
de la scène avait quelque chose d'extravagant et de risible, du fait de la
fureur stupide des assaillants, car il était clair qu'ils ne pouvaient parvenir
à leurs fins qui étaient d'ouvrir cette porte ou de renverser cette barrière ;
le ridicule était aussi dans le caractère dérisoire des réactions de la police ;
le manifestant le plus enragé qui essayait, sans cesse et en vain d'ouvrir la
porte, était repoussé par le policier qui la tenait de l'autre côté par le jet
d'une bombinette lacrymogène du type de celles qu'on peut trouver dans le
commerce et que les dames emportent, par prudence, dans leur sac à main en cas
d'agression.
Tout
cela était tout simplement dérisoire et grotesque et cela d'autant que j'avais
vu, peu avant, dans C Politique, sur France 5, Monsieur Manuel Valls froncer
ses noirs sourcils, catalans et ministériels, en évoquant la sévérité dont
allaient faire preuve les forces de l'ordre à l'égard de ces casseurs. Je pense
qu'il faudrait absolument que notre ministre de l'intérieur fasse un petit
stage en Russie ou aux États-Unis pour voir comment on règle ce genre de
problème dans ces pays.
On
nous informe, en ce matin du lundi 27 mai 2013, suite à l'agression dont a été
victime l'un de nos soldats à la Défense, que les vaillants et martiaux militaires
de Vigipirate (drôle de nom entre nous car nous sommes, là, aussi loin des
vigies que des pirates !)qui déambulent, en uniforme, dans les gares et autres
lieux publics de notre beau pays, n'ont, en réalité, aucune munition dans les
armes qu'ils exhibent fièrement et grâce auxquelles ils espèrent terroriser les
terroristes. Ils n'ont, paraît-il, que des munitions sous emballage plastique
fort difficile à ouvrir et dont il leur est pratiquement interdit de se servir.
Seul un gradé dans ces patrouilles est, prétend B. Debré, porteur d'une arme de
poing, pourvue elle de neuf cartouches. Comme ils ne sont en général que trois
dans cet exercice, je doute fort qu'il y ait toujours parmi eux un gradé
porteur d'un Glock (une arme autrichienne en plus, et non un bon vieux
Manurhin français !) à moins que l'armée française n'ait virée à la mexicaine,
depuis l'époque où j'y ai moi-même séjourné comme "marsouin" de deuxième
classe.
Je
pense qu'on devrait s'inspirer pour le traitement de ces manifestations d'un
sport qui est peu connu le "paintball". Ce sport est relativement
récent puisque les premiers instruments qui permettent de le pratiquer, les "lanceurs"
ou "marqueurs" permettent d'envoyer par air comprimé ou par CO² des
billes de peinture de calibres divers (de 0,40 à 0,68) qui permettent de
"marquer" la cible qu'elles atteignent.
Les
premiers "lanceurs", qui ont l'apparence de fusils (avec des
variantes), furent utilisés par les éleveurs australiens pour marquer le bétail
dans les années 1970 ; l'immensité des ranchs et le mode d'élevage libre
obligeaient les éleveurs à marquer des troupeaux qui se mélangeaient inévitablement
entre animaux de divers ranchs. Ces ranchs couvrant des centaines d'hectares,
on ne pouvait y accéder souvent qu'en 4x4 voire en avion et les lanceurs
permettaient de marquer, sans les rassembler ni même les approcher, les animaux
de diverses couleurs, pour les identifier ensuite. Les couleurs étant
indélébiles, cette technique permettait d'éviter le traditionnel mais
impossible marquage au fer rouge.
Remplacer
les grotesques bombinettes lacrymogènes de nos pauvres gardiens de l'ordre par
des lanceurs de billes colorées indélébiles aurait trois avantages majeurs. D'abord cette technique
permettrait, dans la suite immédiate de la manifestation, l'identification, sûre,
facile et incontestable des manifestants qui, évidemment, après coup, se déclarent
tous blancs comme neige et nient toujours avoir participé à quoi que ce soit. Ensuite,
la peinture indélébile permettrait de gâter définitivement les vêtements et les
accessoires portés par les manifestants. Enfin, on pourrait même parfois les
identifier après coup, si quelque partie de leur corps avait été atteinte par
la peinture, fût ce façon quasi imperceptible.
Que
notre ministre de l'intérieur réfléchisse à cette suggestion qui serait, me
semble-t-il, à la fois peu coûteuse, écologique (pour ménager les EELV, on
pourrait user de lanceurs à air comprimé, sans employer ceux qui marchent au CO²)
et surtout, et c'est l'essentiel, efficace !
2 commentaires:
Cher Usbek,
concernant vigipirate vous touchez un point sensible. Cette histoire de munitions est véridique. Les militaires qui opèrent dans les gares ou les aéroports ou ailleurs ne servent à rien. Ils pourraient même à la limite se faire dérober leurs armes sans pouvoir en empêcher des loubards en nombre et déterminés.
C'est une chose connue évidemment de la part des militaires dont on remarque souvent qu'ils ont tendance à trainer des rangers se sachant inutiles dans ces lieux publics et en quelque sorte se considérant comme victimes d'une corvée les éloignant de chez eux. Et en plus ça ne paie pas.
Un chef d'état-major avait demandé il y a de cela une bonne dizaine d'années, parce que ça fait quand même un bout de temps que ça dure ce truc, faisant ce même constat, qu'ils soient au moins habilités à interpeler les voyous en train d'opérer qu'ils pourraient croiser. Refus du ministère de l'intérieur. Donc si un jour vous vous faites taxer votre portefeuille devant des militaires de vigipirate, s'ils viennent à votre secours en neutralisant votre agresseur, remerciez-les vivement car ils auront désobéi aux ordres.
Mais tout ceci est un classique.
Il y a plus de 25 ans, les armées participaient à des patrouilles aux frontières avec la douane. A l'époque je commandais une compagnie et je devais envoyer quelques hommes régulièrement. Au début personne ne voulait y aller et donc je désignais. Quelque temps après, je n'avais plus ce problème qui s'était finalement inversé puisque quasiment tout le monde était volontaire. Une enquête rapide m'avait permis d'en trouver la cause : tout ce beau monde passait la majeure partie du temps à faire la bringue n'opérant que quelques patrouilles pour la forme. Par contre je ne sais pas qui, des douaniers ou des militaires avait perverti les autres. Par contre ce sont les douaniers qui apportaient les "munitions" fruits de leurs saisies.
Cher Expat
Heureusement que les casseurs ne lisent pas ce blog car, non contents d'insulter les bidasses de Vigipirate et même de leur cracher dessus (témoignages récents), ils seraient tentés de leur faucher leurs armes.Usbek
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