C'est
aujourd'hui samedi et je renoncerai donc à quelques sujets sérieux que je
méditais d'aborder ici pour parler de sport, surtout dans les médias, quitte à
décevoir quelques-uns de mes lecteurs et surtout, sans doute, hélas, de mes
lectrices.
Parmi les rares confidences
personnelles que je me permets ici, j'avoue que, durant ma vie, j'ai beaucoup
aimé les sports et que j'en ai aussi fait beaucoup. Je n'en fais plus guère,
mais, en revanche, je m'intéresse volontiers, quand cela en vaut la peine, au spectacle
sportif, surtout dans les sports que j'ai pratiqués et ils sont assez nombreux.
Mercredi 1er mai
2013 au soir, j'étais donc devant mon téléviseur, non sans une certaine
gourmandise, pour voir comment Barcelone aurait digéré le 4-0 encaissé à Munich
la semaine précédente. Je n'avais pas beaucoup d'espoir, à vrai dire, surtout quand,
en début de match, on a pu voir Messi, sur la touche, enfoncé dans sa doudoune,
dans son fauteuil et dans sa morosité, ce qui annonçait clairement qu'il ne
jouerait pas.
Je n'ai pas une grande
estime pour le nouveau coach du Barça; Tito Vilanova, qui me paraît un homme
qui ne comprend rien à rien. Quoique issu du Barça, il n'y tint jamais le
moindre rôle et fit en Espagne une carrière de joueur médiocre. Même s'il n'est
pas responsable de la façon dont joue le Barça, équipe qui a trouvé son
inspiration dans les tactiques de Guardiola (qui est aujourd'hui au Bayern et
qui me semble avoir déjà donné, contre ses anciens joueurs, des conseils fort
judicieux à sa nouvelle équipe),
comment, dès le match aller, en étant mené 2; puis 3 à 0, avant de l'être par 4
à 0, a-t-il pu continuer à faire jouer son équipe exactement de la même façon
que si elle menait elle-même par de tels scores? Comment persister à laisser le
Barça jouer à "la passe à dix" dans le rond central, au lieu de faire
entrer des attaquants et de les lancer à l'assaut de la surface de réparation
adverse? Compte tenu de la différence de gabarit entre les joueurs catalans et
allemands, il est clair que la seule chance des visiteurs était de faire attaquer
en dribbles le but allemand par Villa, Pedro et Messi et de chercher ainsi le penalty
qui était la façon la plus simple de parvenir à marquer au moins un but
précieux sur le terrain adverse.
Il n'en a
évidemment rien été et les absurdes rodomontades de Vilanova, avant le match
retour, l'ont apparemment détourné de choisir immédiatement la technique de
l'attaque à outrance ; non seulement il a laissé Messi sur la touche, après
avoir dit qu'il était en mesure de jouer, mais il a réservé ses attaquants au
départ au lieu de leur imposer la seule stratégie possible, c'est-à-dire l'attaque à outrance par des
percussions individuelles dans la surface de réparation.
On n'a rien
entendu de tel dans les commentaires sur Canal Plus, dont les
"experts", comme toujours, pour retenir les clients proclament
sublimes les pires spectacles. J'ai d'ailleurs éteint la télé avant même le
milieu de la seconde mi-temps ! Il faut savoir que les vedettes de "l'animation"
à la télévision comme Denisot, Drucker et Bourdin sont anciens reporters
sportifs ; ils ont évidemment réussi; dans lcs genres télévisuels populaires;
par leur science, innée, immédiate et spontanée, de la sottise et de
l'aveuglement de leur public !
Au passage et
hors sujet, une bien bonne de l'inénarrable Bourdin sur RMC ce vendredi 3 mai 2013,
à 8 heures 20, à propos des fameux tableaux de Guéant. Interviewé par Bourdin,
un spécialiste de la peinture corrige Bourdin, qui lui parle de "peintre
hollandais", en précisant "Non! Flamands". Bourdin, pour se
rattraper aux branches, corrige, à son tour, sans comprendre, en disant
"Oui, Belges Flamands", montrant par là que ses ignorances en matière
d'histoire valent celles qu'il a pour la peinture (la Belgique n'est créée qu'en
1830 et il est question là d'un peintre du XVIIè siècle) ! Bof...!
Il faut savoir
que, en particulier dans les médias du style de RMC-BFMTV, les journalistes
sportifs, comme les autres, sont d'un niveau que je n'ose pas qualifier de
lamentable. RMC, dans sa permanente autopromotion, se flatte de posséder, en matière
sportive, une "Dream Team" ; ces gens-là ne sont pas meilleurs en français
qu'en anglais, car ce n'est pas une équipe de rêve mais plutôt de cauchemar,
quand on voit comment elle est composée.
La vedette, pour
ce qui concerne le football, est un ancien tâcheron ibérique de l'équipe de
France que vous reconnaîtrez assurément par son accent faubourien lyonnais qui
lui fait parler des "jouOR" (pour "joueurs") et des
foutbalOR, trait phonétique tout à fait caractéristique du parler des Minguettes
d'où il est lui issu ; une autre caractéristique linguistique de ses propos est
un goût irrépressible pour les formulations lexicales ternaires, car on a dû lui
expliquer que c'était là une des élégances majeures du style français ( genre :
"C'est beau, c'est grand, c'est généreux, la France"). Toutefois;
manquant de vocabulaire, ill éprouve toujours quelques difficultés avec cet
usage rhétorique ; s'il parvient assez facilement à trouver deux synonymes, il
ne réussit jamais à trouver le troisième, ce qui entraîne des pataquès fâcheux
dans tous ses propos.
Le deuxième
élément de cette prétendue "Dream Team" est un ancien des Baumettes, désormais
plus familier des tripots que des stades qui, comme le précédent, cherche
désespérément à trouver une place d'entraîneur quelque part, sans jamais y
parvenir. Il devrait plutôt essayer de se placer dans les casinos.
Le
troisième élément de cette "Dream Team" de has been (payés à prix d'or Dieu seul sait pourquoi), est un ancien
pilier de rugby qui, comme tous ceux qui ont occupé ce poste, a reçu trop de
coups sur la tête, ce qui l'a complètement privé de jugement. Il en arrive même
désormais à croire qu'il est drôle et cherche à devenir humoriste professionnel
; il se livrerait, dit-on, à des one-man-shows qui ne doivent pas être tristes,
mais, après tout, Arthur et Courbet le font bien ! "A la télé un jour, à
la télé toujours!" comme on dit là-bas.
Le
quatrième est un boxeur ce qui nous ramène au cas précédent, à l'ambition théâtrale
près.
Comme je ne suis
pas un esprit chagrin (vous l'aurez remarqué), je finirai sur une note plus optimiste,
en soulignant une image fugace que j'ai beaucoup appréciée mais que personne
n'a évoquée ni reproduite. Il s'agit de Johnny Wilkinson, du RC Toulon, qui, à
la dernière seconde de la demi-finale de Coupe d'Europe à XV a assuré par un
drop la victoire sur les Saracens. Owen Farrell, le jeune demi d'ouverture
adverse, qui connaît bien Wilkinson qui l'a précédé à ce poste dans le XV d'Angleterre,
avait bien sûr prévu le coup ; il s'est donc précipité sur Jonny qui était en
train d'ajuster son drop. Il a réussi à le mettre à terre mais sans parvenir à empêcher
Wilkinson de passer son coup de pied ; ils se sont donc retrouvés à terre à
suivre des yeux le ballon qui passait entre les poteaux. Farell était
manifestement désespéré ; Jonny Wilkinson eut alors un geste sportif sublime,
et pour consoler son adversaire, lui a posé la main sur l'épaule avec tant de
cordialité et d'amitié que ce fut, là, sans doute, le plus beau ce geste
sportif de l'année.
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