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lundi 27 mai 2013

Journaliste ou cadreurs ?


On a trop tendance à oublier ou, pire, à ignorer, que, dans le journalisme audiovisuel, on peut souvent se demander si le rôle le plus important est celui du journaliste ou celui du gestionnaire de l'image (celui qui la choisit et/ou celui qui la définit, c'est-à-dire le cadreur). Je penche plutôt pour le cadreur !

Je me faisais cette réflexion, au départ, en revoyant sur France5, dans C Politique, le discours fait à Leipzig par notre Président de la République, en présence de la chancelière Angela Merkel qui avait, à sa gauche, l'ex-chancelier Schröder. A ce que j'ai lu, mais je ne puis faire confiance totalement à une telle information, la dernière version écrite du discours de François Hollande ne comportait pas cet éloge de Gérard Schröder qui y a figuré dans la séance elle-même. Cette ultime changement de pied est d'autant plus étrange que F. Hollande s'est toujours montré critique envers les options majeures de la politique de l'ancien chancelier.

Peut-être n'était-il pas prévu, du côté français, que Schröder assiste à cette session et, par conséquent, notre Président de la République, qui en est tout à fait capable (30 ans de PS !) a dû improviser cet hommage en découvrant ainsi, face de lui, l'ancien chancelier dont il avait souvent critiqué la politique.

En fait l'intérêt du discours de François Hollande était moins dans son propos lui-même, que je connaissais, en ce dimanche après-midi, pour l'avoir entendu répéter dans tous les médias depuis deux jours, mais, dans les quelques vues que nous avions de l'assistance et en particulier du premier rang du public, où se trouvaient côte à côte l'ancien chancelier et Madame Merkel. Il était à la fois intéressant de voir Monsieur Schröder, qui buvait manifestement du petit lait à écouter François Hollande et Madame Merkel qui semblait s'intéresser, contre toute attente plutôt à son voisin de droite (un illustre inconnu pour moi) à qui elle glissait quelques a parte qu'à celui de gauche qui était son prédécesseur. Sans savoir lire sur les lèvres et, en outre, ne connaissant pas l'allemand, je suppose néanmoins, à son sourire un brin ironique, qu'elle devait observer combien le discours de notre Président avait changé, à la fois sur la politique franco-allemande et sur ses sentiments personnels à l'égard de Schröder lui-même. L'expression même du visage de Madame Merkel dispensait de percevoir et de traduire ses propos.
 
Dans un genre tout différent, car cet extrait du discours de François Hollande se trouvait repris dans l'émission C Politique de Dominique Roux, on pouvait faire les mêmes observations à propos de cette émission elle-même où l'invité du jour était notre ministre de l'intérieur.

L'une des curiosités de cette émission, au demeurant bien conduite par l'une des deux ou trois journalistes compétentes et intelligentes de notre télévision (je dis deux ou trois par pure bonté d'âme et bénévolence, quand je n'en vois, en fait, qu'un seule autre, sur Arte, en dehors de Dominique Roux) tient à la vaste collection d'escarpins à talons aiguilles de cette journaliste. Il faut bien dire que ceux qu'elle portait ce jour-là n'étaient pas des plus réussis, mais là n'est pas mon propos. Elle avait, en ce dimanche 27 mai 2013, une "petite robe noire" extrêmement stricte (pour compenser les escarpins sans doute!), mais avec un décolleté profond dont elle n'est pas coutumière et qui ignorait la "modestie". Cette particularité amenait les cadreurs, qui avaient sans doute des consignes, de même que le technicien chargé du choix des images, à nous faire des plans mettant en valeur ce décolleté pour distraire un peu les téléspectateurs mâles de l'austérité des propos et des mines du sombre Manuel Valls. Non seulement les cadreurs pouvait jouer sur cette image, mais ils pouvaient également descendre plus ou moins, du gros plan au "plan poitrine" (dont la dénomination est si juste en la circonstance). Je ne sais pas si Dominique Roux avait donné des instructions à ce propos, mais je pense que la chose est assez probable, vu l'insistance qui a été faite à nous offrir ces perspectives.
 
Pour sourire un peu en conclusion, on ne nous a pas assez montré à Cannes la montée des marches par DSK qui, le pauvre, semble se faire manipuler (mais il semble y prendre goût), tant par les auteures en mal de gros tirages (au sens propre) que par les communicantes humanitaires. La dernière de la liste offrait toutefois aux cadreurs de belles opportunités de gros (im)plants !

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