On
a trop tendance à oublier ou, pire, à ignorer, que, dans le journalisme
audiovisuel, on peut souvent se demander si le rôle le plus important est celui
du journaliste ou celui du gestionnaire de l'image (celui qui la choisit et/ou celui qui la
définit, c'est-à-dire le cadreur). Je penche plutôt pour le cadreur !
Je
me faisais cette réflexion, au départ, en revoyant sur France5, dans C Politique, le
discours fait à Leipzig par notre Président de la République, en présence de la
chancelière Angela Merkel qui avait, à sa gauche, l'ex-chancelier Schröder. A
ce que j'ai lu, mais je ne puis faire confiance totalement à une telle
information, la dernière version écrite du discours de François Hollande ne
comportait pas cet éloge de Gérard Schröder qui y a figuré dans la séance
elle-même. Cette ultime changement de pied est d'autant plus étrange que F.
Hollande s'est toujours montré critique envers les options majeures de la
politique de l'ancien chancelier.
Peut-être
n'était-il pas prévu, du côté français, que Schröder assiste à cette session et,
par conséquent, notre Président de la République, qui en est tout à fait
capable (30 ans de PS !) a dû improviser cet hommage en découvrant ainsi, face de
lui, l'ancien chancelier dont il avait souvent critiqué la politique.
En
fait l'intérêt du discours de François Hollande était moins dans son propos lui-même,
que je connaissais, en ce dimanche après-midi, pour l'avoir entendu répéter
dans tous les médias depuis deux jours, mais, dans les quelques vues que
nous avions de l'assistance et en particulier du premier rang du public, où se
trouvaient côte à côte l'ancien chancelier et Madame Merkel. Il était à la fois intéressant
de voir Monsieur Schröder, qui buvait manifestement du petit lait à écouter
François Hollande et Madame Merkel qui semblait s'intéresser, contre toute
attente plutôt à son voisin de droite (un illustre inconnu pour moi) à qui elle
glissait quelques a parte qu'à celui de gauche qui était son prédécesseur. Sans
savoir lire sur les lèvres et, en outre, ne connaissant pas l'allemand, je
suppose néanmoins, à son sourire un brin ironique, qu'elle devait observer combien le
discours de notre Président avait changé, à la fois sur la politique
franco-allemande et sur ses sentiments personnels à l'égard de Schröder
lui-même. L'expression même du visage de Madame Merkel dispensait de percevoir
et de traduire ses propos.
Dans
un genre tout différent, car cet extrait du discours de François Hollande se
trouvait repris dans l'émission C Politique de Dominique Roux, on pouvait faire
les mêmes observations à propos de cette émission elle-même où l'invité du jour était
notre ministre de l'intérieur.
L'une des curiosités de cette émission, au demeurant bien
conduite par l'une des deux ou trois journalistes compétentes et intelligentes
de notre télévision (je dis deux ou trois par pure bonté d'âme et bénévolence,
quand je n'en vois, en fait, qu'un seule autre, sur Arte, en dehors de Dominique
Roux) tient à la vaste collection d'escarpins à talons aiguilles de cette
journaliste. Il faut bien dire que ceux qu'elle portait ce jour-là n'étaient pas
des plus réussis, mais là n'est pas mon propos. Elle avait, en ce dimanche 27
mai 2013, une "petite robe noire" extrêmement stricte (pour compenser
les escarpins sans doute!), mais avec un décolleté profond dont elle n'est pas
coutumière et qui ignorait la "modestie". Cette particularité amenait les cadreurs, qui avaient sans doute des
consignes, de même que le technicien chargé du choix des images, à nous faire
des plans mettant en valeur ce décolleté pour distraire un peu les téléspectateurs
mâles de l'austérité des propos et des mines du sombre Manuel Valls. Non seulement
les cadreurs pouvait jouer sur cette image, mais ils pouvaient également
descendre plus ou moins, du gros plan au "plan poitrine" (dont la dénomination
est si juste en la circonstance). Je ne sais pas si Dominique Roux avait donné des
instructions à ce propos, mais je pense que la chose est assez probable, vu
l'insistance qui a été faite à nous offrir ces perspectives.
Pour
sourire un peu en conclusion, on ne nous a pas assez montré à Cannes la montée des
marches par DSK qui, le pauvre, semble se faire manipuler (mais il semble y prendre goût), tant par les auteures
en mal de gros tirages (au sens propre) que par les communicantes humanitaires. La dernière de
la liste offrait toutefois aux cadreurs de belles opportunités de gros
(im)plants !
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