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mardi 7 mai 2013

Météo France (2)




Plus sérieusement qu'hier, je voudrais aujourd'hui revenir sur le cas de Météo France dont je rappellerai simplement, en guise d'introduction, que le budget de 350 millions d'euros (pour 2010) est alimenté, pour l'essentiel, par l'État et qui emploie 3500 salariés dont 1200 sont "décentralisés" à Toulouse.

La localisation de Météo France constitue d'ailleurs un point intéressant, puisque son siège a été installé, fin 2011, à Saint-Mandé, alors que la décentralisation sur Toulouse date de 1982. Curieuse absence de prévision chez des spécialistes de la chose. Le lieu choisi, Saint-Mandé, est aussi intrigant ; en la circonstance, l'endroit semble voué à la remédiation de la cécité, puisque l'Institut "le Val Saint-Mandé" (ancien Institut départemental des aveugles) avait été lui-même transféré à Saint-Mandé bien avant, en 1889. Faut-il voir une relation de cause à effet entre ces deux transferts si voisins dans leurs finalités ? Je ne me hasarderai pas à le prétendre.

Depuis avril 2009, le PDG de Météo France est Monsieur François Jacq. Rien à voir avec Christian Jaque, immortel auteur de "Caroline chérie", en dépit du fait que Martine Carol, comme Météo France, est de Saint-Mandé ! De telles considérations ne sont en rien pertinentes. Monsieur François Jacq, est un X, ingénieur général des mines, ce qui n'aurait pas dû, logiquement, le conduire à l'observation du ciel avec la tête dans les nuages, même s'il a débuté en tant que chercheur au centre de sociologie de l'innovation de l'Ecole des mines, avant de s'intéresser à l'histoire des sciences, puis de diriger, cinq années durant, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. Je ne pense pas toutefois que ces changements successifs d'orientation et ce parcours, "à sauts et gambades" comme disait Montaigne, soient à l'origine de l'expression bien connue "faire le Jacques" même si elle peut parfois (Cf mon cher TLF), sans doute à cause du Maître Jacques de l'Avare, désigner un homme propre à tous les emplois.

J'ai lu dans le descriptif de Météo France que cette institution est signataire du "pacte PME" qui, à mon avis, ne doit pas s'interpréter comme "Petites et moyennes entreprises" car, avec 3500 salariés, on ne peut guère jouer dans cette catégorie. PME doit ici signifier plutôt de "Prévisionnistes Médiocres et Errants".

Ce n'est assurément pas l'argument publicitaire de Météo France, qui souligne, dans sa propre hagiographie, que "l'intérêt stratégique des prévisions météo tient à ce que 25 à 30 % du produit national brut est influencé par la météo" qui m'impressionne. Que le temps ait une influence sur le PNB (surtout en matière agricole), je n'en doute pas un instant, mais, justement, le temps qu'il fait n'est généralement pas celui que Météo France a prévu et il est donc évident que cet argument ne peut impressionner que les imbéciles !

Qu'on n'aille toutefois pas me dire qu'on ne réfléchit pas, à Météo France, à la gestion optimale de cette entreprise plutôt que de s'attacher à prévoir, sottement, le temps qu'il va faire ; toutes les prévisions de Météo France démontrent le contraire et, après tout, il suffit, le matin, d'ouvrir en même temps l'oeil et sa fenêtre pour être fixé!

Non ! Le principal sujet de recherche et de réflexion dans cet établissement est, en fait, l'orthographe de son nom comme le montrent ces quelques lignes du descriptif de son activité qui sont, à mon avis, aussi ubuesques que significatives :

"Le nom officiel de l'établissement contient un trait d'union et des accents dans ses statuts, même si les accents sont supprimés de la plupart des documents publiés par Météo-France (ainsi que de son site internet officiel et de son logo), qui a enregistré les marques commerciales Meteo-France et Meteo France (ainsi que les mêmes noms entièrement en majuscules), afin de faciliter le référencement de ses publications sous un nom unique (le plus souvent écrit sans trait d'union simplement METEO FRANCE)".

Ce ne sont pas assurément des grenouilles de la concurrence qui, les pauvres, seraient capables de réfléchir avec une telle pertinence sur une stratégie orthographique si élaborée. Elle va même jusqu'à se poser le problème de l'accentuation des majuscules qui pourtant ne sont jamais porteuses d'accents selon les règles de la typographie française (à la différence de celles d'autres francophonies).

Mais à force d'avoir la tête dans les nuages, on finit par la perdre !

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