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samedi 11 mai 2013

La journée de l'esclavage.


Je dois des excuses liminaires à celles et à ceux de mes lecteurs et lectrices qui attendaient pour aujourd'hui l'illustration, par l'exemple de Télé Matin, de mon post d'hier sur le fonctionnement fou de France Télévision. Ce n'était qu'un exemple et il se trouve remis sine die par une circonstance imprévue.

Pauvre de moi ! J'avais oublié que le 10 mai est la "journée de l'esclavage" depuis une décision de Jacques Chirac ; j'avoue m'y perdre un peu parmi les 365 "Journées" de ceci ou de cela (366 pour les années bissextiles, fort heureusement rares !), entre les "journées de la jupe" et celle du cheese burger ou des cors aux pieds.

Je n'ai donc découvert que durant la journée du 10 mai, après avoir publié mon texte sur France Télévision puis entendu Monsieur Louis-Georges Tin sur RMC, que c'était la "journée de l'esclavage" ; j'aurais pourtant dû le savoir, car j'ai fait moi-même, à l'époque, un blog sur le choix de cette date.

Nous n'en avions hélas pas fini avec la mémoire de l'esclavage. Comme disait Madame Rolland sur l'échafaud (ce qui n'est pas encore mon cas, mais ça viendra !) :
« Esclavage! Que de conneries on dit en ton nom !».

Monsieur Louis-Georges Tin, enseignant à l'IUFM d'Orléans de son état (je croyais qu'il n'y avait plus d'IUFM !), a réussi enfin (mais il faut dire que Patrick Lozès l'y a bien aidé) à évincer son prédécesseur de la présidence du CRAN (le Conseil Représentatif des Associations Noires) ; Patrick Lozès adorait les statistiques ethniques ; Louis-Georges Tin a donc dû se trouver un autre cheval de bataille et a enfourché, après tant d'autres, le bidet mémoriel !

Beaucoup de choses m'ont échappé décidément de ma lointaine Provence ; ainsi n'ai-je pas su que notre gouvernement a réglé le plis grave de nos problèmes en renforçant, le 6 mai 2013, la composition du CNMEH (entendre le Comité National pour la Mémoire et l'Histoire de la traite et de l'esclavage). Il s'est donné comme présidente Myriam Cottias en lieu et place de Françoise Vergès qui occupait ce poste jusqu'alors. Je regrette personnellement un peu ce changement car, pour de rares initiés, il était extrêmement réjouissant qu'un tel comité ait pour présidente Madame Françoise Vergès qui descend, en droite ligne, d'une esclavagiste réunionnaise propriétaire de 128 esclaves qui furent libérés dans l'île en 1848.

Ce même vendredi 10 mai 2013, décidément fort chargé en événements qui m'ont échappé, a vu Louis-Georges Tin, président du CRAN qui assistait à la cérémonie aux côtés de François Hollande et de Madame Taubira (qui est à l'origine de la fameuse loi de 2001 qui définit la traite atlantique et l'esclavage comme un crime contre l'humanité). Louis-Georges Tin, lui, qui venait d'assigner en justice la Caisse des dépôts et consignations et demandait réparation à la France, a donc dû être fort marri d'entendre le Président de la République se déclarer opposé à toute idée d'indemnisation systématique en la matière.

Il faut dire que la France ne risque pas grand-chose dans cette affaire car l'argument majeur du président du CRAN tient à ce que Louis-Georges Tin demande à ce que la France rembourse à Haïti 90 millions de francs or que cet Etat, la première République noire créée en 1804, versa à notre pays à la suite de son indépendance pour indemniser de la libération des esclaves de Saint-Domingue

Louis-Georges Tin n'est pas très précis sur la valeur actuelle de cette somme que j'ai entendu chiffrer à 25 milliards de dollars puis, quelques instants plus tard, à vingt milliards. Avant de terminer ce post, car je donnerai demain des explications sur cette affaire qui est extrêmement compliquée et dont Louis-Georges Tinne connaît manifestement pas le détail, comme tout le monde, ou presque, d'ailleurs, une remarque finale.

On pourrait prendre cette action pour un canular, puisque a été publié, l'an dernier je crois, un texte émanant d'un mystérieux Comité pour le remboursement immédiat des milliards envolés d'Haïti (CRIME !). Les auteurs de cette blague estimait eux à 17 milliards d'euros la somme due par la France. 

Louis-Georges Tin aurait manifestement intérêt à lire mon texte de demain, puisqu'il prétend et je l'ai entendu le dire (mais il reprend une information fausse du CRIME) que la nation haïtienne n'a fini de rembourser cette dette qu'en 1947, ce qui est évidemment totalement faux.

Le principal problème (et c'est ce qui entraînera, de toute évidence, le rejet de la plainte de Louis-Georges Tin est qu'on ne sait à quel titre il est fondé à intervenir dans cette affaire, car il mélange assez joyeusement les problèmes de l'esclavage dans les territoires ultra marins français avec la question haïtienne, qui, évidemment, ne concerne que les Haïtiens qui seuls auraient droit à réclamer quoi que ce soit. Il est donc inutile à ce stade de prolonger ce post, sans avoir auparavant expliqué, de façon un peu claire et informée, cette affaire de la dette haïtienne, payée partiellement à la France au XIXe siècle. A demain donc.

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