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lundi 6 mai 2013

Météo-France




Dans ma légitime fureur contre les prévisions aberrantes de la météo et dans mon désir irréfléchi de l'assouvir dans la rédaction d'un blog vengeur, j'avais oublié que j'en avais déjà fait un qui, quoique un peu ancien (posté le 23 mai 2012, il a presque un an, jour pour jour), est, si j'ose dire, de saison, ce qui me conduit à le reproduire ici, quitte à le prolonger demain.

"Vous vous souvenez peut-être de la chanson de Carlos « Monsieur Météo », mais c'était il y a bien longtemps et peut-être n'avez-vous pas eu connaissance de cet immortel chef-d'oeuvre. Son souvenir m'est revenu à l'esprit en regardant, hier soir, avant l'émission de Calvi, l'interview d'un éminent météorologue. J'aurais dû me méfier d'emblée car, sauf erreur de ma part, ce savant "prévisionniste météo", pour reprendre les termes qui le présentaient, se nommait M. Gourant. C'était pourtant évidemment un élément d'information majeur, puisque nos services météorologiques ont pour principal caractéristique de se "gourer" sans cesse, ce que souligne, outre le sens de ce verbe familier, le participe présent qui l'affecte et en souligne l'aspect continu.

Petit rappel de quelques vers du début de la chanson de Carlos :

"Aye señor Carlos
Ma grénouille est malade
Ayaye pauvre señor
Et elle n'a plus vingt ans
Aye quelle catastrophe
Le soleil est en rage
Elle avait annoncé du beau temps

[Refrain] :
Señor météo
On nous dit qu'il fait beau
Señor météo
Oh là là, quel frigo
Aye señor météo
On dormir transistor
Espérensa qu'alors il a tort"

J'ai déjà dit, à plusieurs reprises, mon sentiment à propos de Météo France mais je pourrais reprendre ce que j'en ai dit ici, dans le cadre actuel des recensements des économies que nous pourrions faire. Assurément, on pourrait en faire en remplaçant les trois milliers d'employés de ce service national par un nombre équivalent (ou vraisemblablement moindre) de grenouilles qui nous donneraient, à n'en pas douter, des informations tout aussi fiables ou tout aussi nulles (choisissez vous-même l'adjectif qui vous agrée).

Je n'en veux pour preuve que l'écoute attentive, depuis le début de la semaine, des bulletins météo concernant la Pentecôte en Provence. Lundi 21 mai, on nous avait annoncé du mauvais temps jusqu'à mercredi ; cette prévision s'est confirmée mais il suffisait alors de jeter un coup d'oeil à l'extérieur pour faire cette prévision ; ensuite à partir de mercredi, du beau temps y compris pour le week-end de la Pentecôte.

Les choses ont depuis changé ; on nous a précisé que le dimanche sera bon, mais que le samedi ne le sera pas ; nous serons probablement destinataires, dans les jours qui viennent, de la part de nos médias comme des services Internet de la météorologie, d'informations tout aussi contradictoires quoique différentes.

Pour ce qui concerne les médias, vous aurez remarqué que la fonction de miss Météo n'y a pas pour but d'annoncer le temps qu'il va faire, mais de propulser de jeunes beautés vers des carrières médiatiques ou cinématographiques, une fois achevé le purgatoire de la promotion canapé qui a conduit à les recruter. Je ne doute donc pas que les sauterelles des diverses chaînes qui remplissent cette fonction (si j'ose dire!) n'ont pas la moindre compétence en matière météorologique (leurs talents sont sans doute ailleurs). Leur problème est qu'elles veuillent trop souvent improviser, broder voire briller au lieu de se borner à nous présenter en silence des cartes, généralement tout aussi fausses que les prédictions qui les accompagnent.

Pour revenir à la prestation de ce bon monsieur Gourant, comme c'était le lendemain des pluies "catastrophiques" de Nancy, on a évidemment obliqué vers ce sujet. Rendez-vous compte, en une heure ou en trois, selon les informations des divers médias, toujours aussi précises, il est tombé à Nancy 86 mm d'eau. Foutre! Tcherapoundjii (Himalaya) et Takamaka (à la Réunion), qui se disputent le record du monde des précipitations annuelles depuis des décennies, n'ont qu'à bien se tenir, Nancy est désormais sur la ligne de départ et leurs 14 ou 15 mètres de pluies annuelles sont menacés.

86 millimètres d'eau, même en une heure ! Une telle catastrophe météorologique me fait sourire au simple souvenir que, durant le cyclone Hyacinthe à Cilaos (la Réunion), il est tombé en une grosse huitaine de jours HUIT METRES d'eau, soit HUIT MILLE MILLIMETRES de pluie, car, dans ces pays, on compte en mètres et non pas en millimètres, comme chez nous !

Le pauvre monsieur Gourant s'est ensuite vu interrogé non sur la météo mais sur les inondations et sur le fait qu'il avait pu y avoir à Nancy ou ailleurs 1 m 50 d'eau ici ou là.

Ce fait n'a évidemment rien à voir avec la météorologie elle-même ; on est passé de 86 mm d'eau, tombés en une heure ou en trois, à 1 m 50 dans des caves ou des cours. La chose ne tient pas en fait à la quantité de pluie elle-même, somme toute modeste, mais à des facteurs très différents. Ils tiennent au bétonnage systématique et à une urbanisation absurde (en particulier en zones inondables) mais surtout, plus encore, à la négligence totale et à l'incurie systématique qui font que les cours d'eau et les évacuations ne sont, en général, ni entretenus ni nettoyés, ce qui conduit très rapidement, à la première pluie un peu forte, à leur obstruction totale et donc aux inondations.

Cela n'a évidemment rien à voir avec la météorologie elle-même et le journaliste imbécile (excusez le pléonasme !), qui posait une telle question, ne l'avait sans doute pas compris".

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