Eh bien ça ne m'étonne pas,car c'est réellement un
OVNI, un Objet Véritable Non Identifié, mais qui ne vole pas et est, bien au
contraire, très confortablement pour ne pas dire somptueusement installé à
Paris dans les beaux quartiers (Ecole Militaire).
En fait le sujet est pourtant triplement actuel et,
plus encore, suite à l'intervention de notre président. La MIRVOG concerne, en
effet, à la fois la Défense dont elle dépend et qui l'abrite et la nourrit, le
chômage des seniors, et la formation professionnelle.
La MIRVOG est aussi, et au premier chef peut-être,
une curiosité informatique. En effet, si vous tapez MIRVOG dans l'incollable
Google, au lieu d'obtenir des références de toutes sortes et qui deviennent
même rapidement insolites, vous n'avez guère (vous pouvez vérifier) que des
informations officielles ou quasi officielles qui toutes émanent plus ou moins de
www.defense.gouv.fr
Dans la crainte religieuse de
fausser si peu que ce soit l'image ou l'activité de la MIRVOG, je reprendrai
ici des "éléments de langage" (comme on dit désormais) empruntés à
des documents émanant plus ou moins de la MIRVOG elle-même que je signalerai
bien entendu par des guillemets.
Première information que vous
brûlez d'avoir. Qu'est ce donc, diable, que cette si mystérieuse MIRVOG créée en 2005 après deux ans de commissions, d'étude et de réflexion ?
"La Mission Retour à la Vie Civile des
Officiers Généraux (MIRVOG) a pour objectif de faciliter et accompagner la
démarche de retour à la vie civile des officiers généraux placés en 2ème
section ainsi que d’animer le réseau de moyens mis à leur disposition. Composée
de sept personnes appartenant à la Défense, la MIRVOG s’est entourée de
professionnels civils, spécialistes de la reconversion des seniors ayant une
très bonne expérience du coaching et une parfaite connaissance du monde de
l’entreprise.
Placée sous l’autorité d’un officier général, directement subordonnée au chef du bureau des officiers généraux (BOG) du cabinet du ministre de la défense, la MIRVOG a pour mission première d’accompagner les officiers généraux dans leurs démarches de recherche d’emploi, en mettant à leur disposition un ensemble de prestations, toutes externalisées, réalisées par des cabinets spécialisés dans le recrutement, le coaching et l’outplacement."
Placée sous l’autorité d’un officier général, directement subordonnée au chef du bureau des officiers généraux (BOG) du cabinet du ministre de la défense, la MIRVOG a pour mission première d’accompagner les officiers généraux dans leurs démarches de recherche d’emploi, en mettant à leur disposition un ensemble de prestations, toutes externalisées, réalisées par des cabinets spécialisés dans le recrutement, le coaching et l’outplacement."
Noble tâche, même si un général à
la retraite (en général à 57 ans en moyenne), n'est pas tout à fait dans la
misère, encore que la notion même de "retraite" ne soit ni simple ni
claire pour nos généraux !
Pour résumer et clarifier un
peu, en attendant de revenir, dans un prochain blog, sur la non moins
mystérieuse" deuxième section ",
qui devrait être, en fait, la "seconde" car il n'y a pas de
troisième, la MIRVOG offre son assistance aux officiers généraux des armées
"admis en deuxième section ou placés en congés statutaire ou radiés des cadres"[...]"Exceptionnellement,
et sur demande expresse des états-majors d'armée, elle peut apporter son
assistance aux officiers supérieurs approchant leur limite d'âge et non admis
au généralat".
En somme, pour résumer et
conclure, on peut dire que, sur un grand pied, avec des moyens incomparables et
des objectifs infiniment plus élevés, la MIRVOG est, en somme, le "Pole
Emploi-Jockey Club" spécial, de grand luxe et des plus fermés puisqu'il est réservé aux
quelque 5.500 officiers généraux de ce qu'on nomme curieusement et improprement
la deuxième section ! Nous y viendrons demain car ce sujet est aussi mystérieux
que le précédent, quoique infiniment plus ancien... et pour cause!
2 commentaires:
Cher Usbek,
je vais tenter de vous apporter quelques compléments d'information sur cette MIRVOG qui a fait bien jaser aussi dans les armées.
Il se trouve que les armées ont un dispositif de reconversion qui s'est étoffé, et même rationalisé, ce qui ne fut pas une mince affaire (mais c'est une autre histoire), depuis la professionnalisation. L'idée c'était qu'on ne pouvait bien recruter que si on pouvait assurer une bonne reconversion (à distinguer du reclassement).
Et ça touchait peu ou prou toutes les catégories de personnel puisque toutes les catégories (soldats, sous-officiers, officiers) disposent de gens sous contrat certes dans des proportion très différentes puisque pour la première catégorie c'est 100%, tandis qu'on tombe en gros à 30% pour la dernière catégorie. Mais évidemment même les gens de carrière partant avant leur limite d'âge dans le grade pouvaient en bénéficier. Je ne vais pas entrer dans es détails parce que ce serait trop long.
Et il se trouvait donc que la seule catégorie qui n'avait pas droit à bénéficier d'un dispositif de reconversion c'étaient les officiers généraux.
(à suivre car trop de caractères)
suite
Donc il y a une dizaine d'années un général qui était inspecteur des armées s'est fendu d'un rapport au ministre de l’époque expliquant qu'il fallait aussi prendre en comte les généraux quittant le service actif pour plusieurs raisons:
- comme vous le dites vous-mêmes la moyenne d'âge de départ est de 57 ans. Mais comme certains peuvent rester jusqu'à 62 ans ça suppose que d'autres partent avant cet âge. Je précise que leur départ n'est pas volontaire dans la grande majorité des cas. Ils sont tout simplement mis dehors. En fait en devenant général on entre paradoxalement dans un statut précaire, à savoir que la nomination au grade de général s'accompagne d'une durée de service maximale dès lors qu'on n'est pas passé au grade supérieur. Et chaque nouveau promu signe effectivement un document dans ce sens qui le fait renoncer explicitement à pouvoir bénéficier de la limite d'âge de son grade. Ce qui fait qu'avant 55 ans pour certains on peut se retrouver placé d'office en deuxième section*, et dans une situation personnelle telle que la "retraite" puisse ne pas suffire pour l'assumer de façon correcte, tout étant relatif bien entendu.
- la seconde idée était que les généraux étant en ou par principe des individus à haut potentiel, il n'était pas stupide de les caser dans des postes où ils pourraient en quelque sorte faire du lobbying au profit des armées. Bien qu'en général, on ait connu des situations inverses où certaines entreprises embauchaient des généraux pour leur carnet d'adresse au sein de la défense.
En tout cas, l'idée est passée et donc le ministre a donné son aval à la création de la MIRVOG qui vu le nombre restreint d'individus à traiter a pu se permettre d'offir des prestations de qualité et individualisées.
Voilà un peu pour la génèse de cette MIRVOG.
Ce ne sont pas les 5500 officiers généraux en seconde section qui peuvent en bénéficier dont beaucoup ont atteint un âge où leur situation personnelle ne constitue pas un problème, mais ceux qui sont sur le point de partir, ce qui limite quand même les bénéficiaires.
* Les officiers généraux en deuxième section bénéficient d'une solde de réserve qui est équivalent à ce qu'ils toucheraient s'ils étaient en retraite, soit 80% de leur dernière solde diminuée de toutes les primes (qui constituent au minimum, car selon les postes occupés ça peut-être davantage, un bon tiers de cette solde), donc en gros la moitié de leur solde d'activité avec les primes.
Mais la deuxième section leur permet d'être rappelés pour des mission ponctuelles pendant lesquelles ils retrouvent primes et avantages. Mais ça reste marginal.
Cependant ils conservent deux avantages : un carte de réduction SNCF leur permettant de voyager avec une réduction de 75% et le droit de déduire comme tous les salariés 10% de leurs revenus lors de leur déclaration d'impôts.
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