On se souvient
des malheurs de ce pauvre Président de la République Jules Grévy, après que son
gendre se soit établi marchand de décorations à son insu. On le brocardait par les
chansonnettes sur le thème « Ah quel malheur d'avoir un gendre ! ». Je n'ose
suggérer à Carla de faire une chansonnette du même genre sur le thème : « Ah
quel malheur de ne plus être Président de la République !».
Il faut dire que
ça n'a pas traîné et que comme disait le Père Hugo "Ces choses là sont
rudes", même quand on a fait des études. Mitterrand lui a eu le bon goût
de mourir et Chirac d'opter pour la sénilité. Pour ne pas être taxé de
sectarisme politique, je rappellerai quand même, sur ce point, la scène inénarrable,
fort heureusement fixée à jamais dans les images, de Tonton, dans son bureau
présidentiel, interviewé par la télévision belge. L'un de ces journalistes malotrus
d'Outre-Quiévrain (ce n'est pas Mourousi qui aurait fait ça !) ayant eu
l'outrecuidance de l'interroger sur les écoutes téléphoniques, Mitterrand nous
avait joué la grande scène de l'acte 2, avec la légitime et irrépressible
colère d'un président qui n'entendait point que ce genre de questions lui
fût posé ! Pour cette seule scène, François Mitterrand aurait assurément mérité,
sinon un Oscar du moins un César, ce qui lui aurait sans doute davantage plu, ne
serait-ce que pour le nom de la récompense, l'empire romain lui convenant
mieux que Louis de Funés.
Notre Nicolas,
une fois effacé le traumatisme de l'échec électoral, espérait (il ne s'en est
pas caché) une retraite paisible et surtout dorée, ne serait-ce que par les
conférences internationales qui lui seraient rémunérées à un tarif meilleur que
celui d'une année de séjour à l'Élysée. Je me demande d'ailleurs, en passant,
en quelle langue, il fait de telles conférences "internationales", en
espérant, pour son auditoire, que ce n'est pas en anglais, depuis que je l'ai
entendu, sur le perron de l'Élysée, pour une fois ensoleillé, faire remarquer à
Angela Merkel "the good time" dont l'honorait le ciel parisien !
Cette anecdote m'en rappelle une autre, qui ne fut narrée par un collègue
angliciste qui avait enseigné à West Point où Paul Claudel était venu faire une
conférence. Claudel avait fait sa conférence en anglais mais les collègues américains
de mon ami lui avaient fait remarquer qu'il était vraiment dommage que le
conférencier n'ait pas choisi de parler leur langue plutôt que la sienne !
Poor little
thing ! À peine a-t-on fini de l'accuser d'abus de faiblesse sur une vieille
milliardaire, qu'on lui reproche d'avoir fait fricoté pour le financement de sa
campagne avec feu l'infâme Kadhafi (au moins, sage précaution, les services ont clos le bec à ce Kadhafi, dont
on avait laisser s'installer la tente bédouine au coeur de Paris mais qui ne pourra
confirmer ces ragots) avant qu'éclate (et cela ne saurait tarder à en croire
Mediapart) le scandale de l'affaire Tapie, dont Madame Lagarde risque fort
d'être le fusible, même s'il n'échappe à personne qu'on a fait acheter par
l'Etat le coûteux passage de Nanard d'un socialisme mollasson à un uèmpisme qui
ne valait guère mieux. En fait, vous le noterez, dans tout ça, notre Nicola est
victime de son bon fonds et de ses mauvaises fréquentations. Ses avocats
sauront le souligner, j'en suis sûr !
Là encore la
couverture photographique universelle du moindre incident est redoutable pour
les mensonges des hommes politiques qui sont fixés désormais pour l'éternité.
Ce cas a été celui de Cahuzac qu'on a revu cent fois jurer ses grands dieux devant
l'Assemblée nationale qu'il n'avait pas de compte à l'étranger ; on verra sans
doute autant de fois Nicolas Sarkozy envoyer, avec hauteur, dans les
balustrades la pauvre Laurence Ferrari qui se permettait une question sur l'un
de ses probables sujets futurs de mise en examen.
On serait tenté
de parodier Ravachol, en changeant sa formule, et de conseiller aux hommes
politiques; non pas "N'avouez jamais !", mais "Ne mentez jamais !",
si naturellement la chose leur était possible.
2 commentaires:
Une anecdote sur Paul Claudel.
Le grand-père de ma belle-fille, éminent ex-diplomate et lettré de haute volée, eut la joie dans ses débuts d'être l'assistant de Paul Claudel.
Ce brave homme était tellement imbu de sa personne et totalement imbuvable, au point que le grand-père allait tirer la chasse d'eau après que ce bon Claudel ait posé sa crotte ...
Cher Marc,
Quel crime de lèse-génie ; il aurait dû recueillir avec mille précautions ces précieux et rares vestiges du Maïtre !
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