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dimanche 31 mars 2013

Connaissez-vous la MIRVOG ? (suite)

Avec cette satanée heure d'été, je suis un peu à la bourre (="en retard et pressé", traduction pour les nobles étrangers !) ; de ce fait, je vais reprendre ici les deux commentaires d'Expat qui, postés dans l'après midi d'hier, ont sans doute échappé à plusieurs dizaines de visiteurs de ce blog. Comme Expat éclaire divers aspects de la noble "deuxième section des officiers généraux" qui était mon sujet du jour, j'ai d'autant moins de scrupules à le faire.

Voici donc réunis les commentaires d'Expat :

" Cher Usbek,
Je vais tenter de vous apporter quelques compléments d'information sur cette MIRVOG qui a fait bien jaser aussi dans les armées.

Il se trouve que les armées ont un dispositif de reconversion qui s'est étoffé, et même rationalisé, ce qui ne fut pas une mince affaire (mais c'est une autre histoire), depuis la professionnalisation. L'idée c'était qu'on ne pouvait bien recruter que si on pouvait assurer une bonne reconversion (à distinguer du reclassement).
Et ça touchait, peu ou prou, toutes les catégories de personnel puisque toutes les catégories (soldats, sous-officiers, officiers) disposent de gens sous contrat certes, dans des proportion très différentes, puisque pour la première catégorie c'est 100%, tandis qu'on tombe en gros à 30% pour la dernière catégorie. Mais évidemment même les gens de carrière partant avant leur limite d'âge dans le grade pouvaient en bénéficier. Je ne vais pas entrer dans es détails parce que ce serait trop long.

Et il se trouvait donc que la seule catégorie qui n'avait pas droit à bénéficier d'un dispositif de reconversion c'étaient les officiers généraux.

Voilà un peu pour la genèse de cette MIRVOG.

Ce ne sont pas les 5500 officiers généraux en seconde section qui peuvent en bénéficier dont beaucoup ont atteint un âge où leur situation personnelle ne constitue pas un problème, mais ceux qui sont sur le point de partir, ce qui limite quand même les bénéficiaires.

Les officiers généraux en deuxième section bénéficient d'une solde de réserve qui est équivalente à ce qu'ils toucheraient s'ils étaient en retraite, soit 80% de leur dernière solde diminuée de toutes les primes (qui 8constituent au minimum, car selon les postes occupés ça peut-être davantage, un bon tiers de cette solde), donc en gros la moitié de leur solde d'activité avec les primes.
Mais la deuxième section leur permet d'être rappelés pour des mission ponctuelles pendant lesquelles ils retrouvent primes et avantages. Mais ça reste marginal.
Cependant ils conservent deux avantages : un carte de réduction SNCF leur permettant de voyager avec une réduction de 75% et le droit de déduire, comme tous les salariés, 10% de leurs revenus lors de leur déclaration d'impôts.

Donc il y a une dizaine d'années un général, qui était inspecteur des armées, s'est fendu d'un rapport au ministre de l’époque expliquant qu'il fallait aussi prendre en compte les généraux quittant le service actif pour plusieurs raisons:
Comme vous le dites vous-mêmes la moyenne d'âge de départ est de 57 ans. Mais comme certains peuvent rester jusqu'à 62 ans ça suppose que d'autres partent avant cet âge. Je précise que leur départ n'est pas volontaire dans la grande majorité des cas. Ils sont tout simplement mis dehors. En fait en devenant général on entre paradoxalement dans un statut précaire, à savoir que la nomination au grade de général s'accompagne d'une durée de service maximale dès lors qu'on n'est pas passé au grade supérieur. Et chaque nouveau promu signe effectivement un document dans ce sens qui le fait renoncer explicitement à pouvoir bénéficier de la limite d'âge de son grade. Ce qui fait qu'avant 55 ans pour certains, on peut se retrouver placé d'office en deuxième section, et dans une situation personnelle telle que la "retraite" puisse ne pas suffire pour l'assumer de façon correcte, tout étant relatif bien entendu.
 
La seconde idée était que les généraux étant, en ou par principe, des individus à haut potentiel, il n'était pas stupide de les caser dans des postes où ils pourraient en quelque sorte faire du lobbying au profit des armées. Bien qu'en général, on ait connu des situations inverses où certaines entreprises embauchaient des généraux pour leur carnet d'adresses au sein de la défense.
En tout cas, l'idée est passée et donc le ministre a donné son aval à la création de la MIRVOG qui, vu le nombre restreint d'individus à traiter, a pu se permettre d'offrir des prestations de qualité et individualisées."
 
A demain donc pour la fameuse "deuxième section".

samedi 30 mars 2013

Connaissez-vous la MIRVOG ?

Non ! Protestez-vous!

Eh bien ça ne m'étonne pas,car c'est réellement un OVNI, un Objet Véritable Non Identifié, mais qui ne vole pas et est, bien au contraire, très confortablement pour ne pas dire somptueusement installé à Paris dans les beaux quartiers (Ecole Militaire).
En fait le sujet est pourtant triplement actuel et, plus encore, suite à l'intervention de notre président. La MIRVOG concerne, en effet, à la fois la Défense dont elle dépend et qui l'abrite et la nourrit, le chômage des seniors, et la formation professionnelle.
La MIRVOG est aussi, et au premier chef peut-être, une curiosité informatique. En effet, si vous tapez MIRVOG dans l'incollable Google, au lieu d'obtenir des références de toutes sortes et qui deviennent même rapidement insolites, vous n'avez guère (vous pouvez vérifier) que des informations officielles ou quasi officielles qui toutes émanent plus ou moins de www.defense.gouv.fr
Dans la crainte religieuse de fausser si peu que ce soit l'image ou l'activité de la MIRVOG, je reprendrai ici des "éléments de langage" (comme on dit désormais) empruntés à des documents émanant plus ou moins de la MIRVOG elle-même que je signalerai bien entendu par des guillemets.
Première information que vous brûlez d'avoir. Qu'est ce donc, diable, que cette si mystérieuse MIRVOG créée en 2005 après deux ans de commissions, d'étude et de réflexion ?
"La Mission Retour à la Vie Civile des Officiers Généraux (MIRVOG) a pour objectif de faciliter et accompagner la démarche de retour à la vie civile des officiers généraux placés en 2ème section ainsi que d’animer le réseau de moyens mis à leur disposition. Composée de sept personnes appartenant à la Défense, la MIRVOG s’est entourée de professionnels civils, spécialistes de la reconversion des seniors ayant une très bonne expérience du coaching et une parfaite connaissance du monde de l’entreprise.
Placée sous l’autorité d’un officier général, directement subordonnée au chef du bureau des officiers généraux (BOG) du cabinet du ministre de la défense, la MIRVOG a pour mission première d’accompagner les officiers généraux dans leurs démarches de recherche d’emploi, en mettant à leur disposition un ensemble de prestations, toutes externalisées, réalisées par des cabinets spécialisés dans le recrutement, le coaching et l’outplacement."
Noble tâche, même si un général à la retraite (en général à 57 ans en moyenne), n'est pas tout à fait dans la misère, encore que la notion même de "retraite" ne soit ni simple ni claire pour nos généraux !
Pour résumer et clarifier un peu, en attendant de revenir, dans un prochain blog, sur la non moins mystérieuse" deuxième  section ", qui devrait être, en fait, la "seconde" car il n'y a pas de troisième, la MIRVOG offre son assistance aux officiers généraux des armées "admis en deuxième section ou placés en congés statutaire  ou radiés des cadres"[...]"Exceptionnellement, et sur demande expresse des états-majors d'armée, elle peut apporter son assistance aux officiers supérieurs approchant leur limite d'âge et non admis au généralat".
En somme, pour résumer et conclure, on peut dire que, sur un grand pied, avec des moyens incomparables et des objectifs infiniment plus élevés, la MIRVOG est, en somme, le "Pole Emploi-Jockey Club" spécial, de grand luxe et des plus fermés puisqu'il est réservé aux quelque 5.500 officiers généraux de ce qu'on nomme curieusement et improprement la deuxième section ! Nous y viendrons demain car ce sujet est aussi mystérieux que le précédent, quoique infiniment plus ancien... et pour cause!

vendredi 29 mars 2013

Les banquiers sont marrants : "le droit à l'imprévu".


Je suis client depuis fort longtemps d'une banque française bien connue.

J'ai reçu récemment une publicité de la part de cet établissement mentionnant huit "engagements qualité" (sic) « concrets et vérifiables ». C'est tout à fait exact et on m'a aussitôt donné l'occasion de le constater et de le vérifier, en particulier pour le cinquième "engagement", "le droit à l'imprévu".

J'avais reçu de Grande-Bretagne un chèque de 13,96 livres ; pour le toucher, je l'ai envoyé à ma banque qui m'a retourné un document aux termes duquel il apparaissait que la contre-valeur était de 16,65 € (jusque là rien à dire) sur laquelle je devrais régler en commission à ma charge et en euros 13,50 € soit 80 % environ du montant du chèque de 16,65 €. Il me restait donc en fait 3,15 € en tout et pour tout.

Pour couronner le tout, on me précisait que ces 13,50 € seraient prélevés sur mon compte avant l'opération (sans doute au cas où le chèque se révélerait sans provision). Ce système a surtout l'avantage, prévu et visé, que les 13,50 € de charges soient perçus par la banque plusieurs jours avant que le possesseur du chèque perçoive la contre-valeur de 16,65 €, versée en apparence intégralement, ce qui pour un client inattentif comme moi, laisse à penser qu'on a reçu l'intégralité du montant du chèque initial. Les banquiers sont non seulement marrants mais également vicelards.

Second exemple du "droit à l'imprévu"

Il y a déjà bien longtemps, cédant par lassitude aux sollicitations de ma "conseillère" de l'époque, naturellement payée à la commission sur ce type d'opération, j'ai, sans la moindre nécessité, ouvert un "plan d'épargne en actions" (PEA), sans pourtant croire un mot de ses discours sur les mérites, les charmes et les profits d'une telle opération. Cela se passait exactement le 27 février 2004 ; pour limiter au maximum l'affaire, tout en cédant à ses demandes permanentes, j'ai choisi d'alimenter ce PEA par un virement minimum mensuel de 45 € . Fort bien m'en a pris!

Je viens en effet d'apprendre, par un courrier de cette même banque, qu'au 17 janvier 2013, l'évaluation de mon PEA s'établissait à 4905,0 7 euros, alors que le cumul des versements qu'on avait prélevés sur mon compte, depuis l'ouverture de ce PEA, atteignait 4965 euros. En résumé, en près de 10 ans et en guise de profits, j'ai donc perdu 60 € par rapport à la situation qui serait la mienne si j'avais laissé cette somme tout bêtement sur mon compte courant.

Faut-il vous préciser qu'on nous informe, au dos du même document, que "l'indice de référence servant au calcul du taux débiteur est de 19,57 % pour les montants inférieurs à 3000 euros". Il me semble que cela correspond, en gros, à ce qu'on appelle, dans le langage courant, un taux usuraire. Les banquiers sont marrants mais en ils sont en plus malins. Ils vous gardent votre argent, au mieux, à 0 % pour vous le prêter, en cas de besoin, à 19 57 %!

Cerise sur le gâteau ou ultime foutage de gueule. On me propos, hier, de "bénéficier de l'avantage d'acquérir (mais avec limitation à une seule souscription, du vendredi 5 avril 2013 après 12 h 25 au vendredi 5 juillet 2013 avant 12h25 ) sans frais, des actions LCL ACTIONS EUROS (ex SICAV 5000) " à l'occasion du détachement du dividende d'un montant de 2,51 euros". On ne nous précise pas, cependant, que ce titre, entre les 31 mars 2008 et 2013, a perdu 15,33% de sa valeur!

Pas bête non et en plus imprévu. Ils ne devraient tout de même pas se payer notre tête en ajoutant, sans doute avec une ironie déplacée, comme dernier de leurs "engagements qualité" : "Votre fidélité récompensée! Tu parles !

jeudi 28 mars 2013

Confidences bancaires (reprise d'un ancien blog de 2008, sur le même thème et retrouvé par hasard !)


On m'accordera, qu'à la différence de nombre de blogueurs, je ne vous bassine pas avec ma vie privée à longueur de blogs. Aujourd'hui, toutefois, le sujet du présent post m'a été fourni par ma banque que je ne nomme pas, crainte d'un procès! Elle m'a fait parvenir, en effet, ce que l'on nomme dans la variété de crypto-français en usage dans les banques, une "remise export crédit sauf bonne fin". Va comprendre Charles! Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais c'est écrit ainsi sur le papier et, comme disait me regretté Fernand Raynaud et comme on va le voir "C'est étudié pour". Je vous livre donc la chose toute crue.

Si je n'ai pas bien compris l'intitulé du document, j'ai très vite saisi à quoi il tendait, quand je me suis aperçu qu'il faisait suite à l'envoi d'un chèque en livres sterlings à mon nom que j'avais adressé à ma banque pour virement sur mon compte courant. Il s'agissait d'un modeste chèque de 39,37 livres, soit 44,40 euros au cours du jour. Je savais naturellement à quoi je m'exposais en tentant pareille opération, mais je dois dire que le résultat a été encore assez largement au-delà de mes craintes les plus folles.

Le problème n'est pas; comme souvent dans le taux de change qui m'a été appliqué ce qui arrive quand, dans une banque, on vous vend une monnaie étrangère à un prix deux fois plus élevé que celui auquel on vous l'achète ; dans le présent cas, on ne peut guère tricher là-dessus et le profit serait trop modeste pour que la chose en vaille la peine. Je n'ai donc pas vérifié mais le taux de conversion me paraît convenable. Ce qui paye, en revanche, ce sont les commissions bancaires.

Le virement sur mon compte de cette somme de 44,40 € a eu pour préalable l'application ANTERIEURE (on ne se méfie jamais assez!) de deux prélèvements sur ce même compte, le premier "pour encaissement" (17,75 euros), le second pour le change (13,60 euros), soit au total 31,25 euros.

Sur mon pauvre chèque de 44,40 euros, on m'a donc fait payer, à l'avance, au titre des frais divers, les trois-quarts de la somme en cause, ce qui me semble très considérable et assez voisin de ce que l'on pourrait appeler une escroquerie. Car la "bonne fin" (joli, non?) évoquée et qui cherche à justifier sans doute l'énormité des prélèvements par les risque de non solvabilité encourus est assurée, pour la banque au moins puisque, de toute façon, elle  s'est payée à l'avance, que la fin soit bonne ou mauvaise!

Si les agents de cette banque pratiquent, dans le traitement d'un chèque britannique, des manoeuvres que je ne qualifierai pas ici d'usuraires pour ne pas offenser gravement l'honorable corporation des usuriers, force est de reconnaître que ces gens-là ne manquent pas de psychologie et de talent pour la communication.

En effet, ils ont l'astuce, fruit sans doute d'une longue expérience, décisive en pareil cas, de ne pas mentionner la somme qui sera finalement versée sur le compte du client (ou de la victime si vous préférez), en lieu et place des 44,40 euros attendus postulant à tout coup un client lecteur inattentif de cette si étudiée "remise export crédit sauf bonne fin". Ce lecteur inattentif ne gardera, en effet, en mémoire que le montant de 44,40 euros qui figure effectivement sur  la "remise export crédit sauf bonne fin" et il ne prendra guère conscience, dans la suite, que ne lui seront versés finalement que 17,15 euros, déduction faite des "frais" antérieurement prélevés. Malin non?

Bravo les artistes bancaires ! Shylock n'est pas mort ! Demain la suite et la fin.

 

mercredi 27 mars 2013

Chypre ou France ? Du délit de vol en banque organisée


En prélude à mon post de demain sur la banque (la mienne en la circonstance, on verra pourquoi) voici le post que j'ai publie dans le Nouvelobs.com le 4 octobre 2008 sous un titre que je maintiens " Du délit de vol en banque organisée" car il n'a rien perdu de sa pertinence et de son actualité.

Le Code pénal, dans son article 450-1 indique « Constitue une association de malfaiteurs tout groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'un ou plusieurs crimes ou d'un ou plusieurs délits punis d'au moins cinq ans d'emprisonnement. Lorsque les infractions préparées sont des crimes ou des délits punis de dix ans d'emprisonnement, la participation à une association de malfaiteurs est punie de dix ans d'emprisonnement et de 15.0000 € d'amende. ».

Comme souvent, il est précieux de laisser l’initiative aux mots et on voit, par là, combien il est facile de passer du vol en « bande organisée » au « vol en banque organisée » ! Le simple passage d’une dentale à une vélaire suffit à franchir le pas.

Que les banques s’enrichissent sur le dos de leurs clients qui, non seulement sont contraints de déposer entre leurs mains avides leurs salaires ou économies sans rétribution, mais se voient désormais , de plus en plus, imposer, en outre, la facturation de toutes sortes d’opérations, nous le savons tous. Ne parlons même pas des juteuses « dates de valeur », que les ressources, inexploitées mais prémonitoires, de la phonétique articulatoire permettent de tranformer, aussi aisément que justement, en « dates de voleur » !

Il a fallu la crise actuelle pour qu’apparaissent enfin, au grand jour et en dépit des dénégations, les spéculations pharamineuses auxquelles ces établissements bancaires, qui sont pourtant censés être soumis à des contrôles stricts, se livrent, avec NOTRE argent. Ces spéculations effrénées, naturellement nous n'en voyons jamais le premier euro, mais, tout en conservant les profits, à notre insu, les banques sont toutes prêtes à nous en faire supporter les pertes.

Même les faits les plus éclatants ne nous frappent plus ! Nul ne s’est demandé comment une banque française pouvait se permettre de laisser l’un de ses employés jouer et perdre cinq milliards d’euros sans en être autrement incommodée. Comment des banques, qui feraient le métier qu’elles sont réputées faire, pourraient-elles réaliser annuellement une dizaine de milliards d’euros de bénéfice (autant que Total, dans les années fastes, en somme), tout en nous expliquant, sans cesse, que la dureté des temps les oblige désormais à nous facturer la moindre de leurs opérations ?

Prenons le cas des assurances-vies, qui sont le placement majeur des Français à ce qu’on nous dit. Si l’on s’en tient aux options non spéculatives, comment les « bénéficiaires » (gardons le terme, puisque c’est l’usage, en dépit de la claire ironie du mot, car ce n’est pas dans leur escarcelle que vont les bénéfices !) peuvent-ils être sûrs que leur placement à rapporté les 4% ou 5% qu’on leur alloue, dans le meilleur des cas, et non pas 10%, 15% ou 20%, la différence tombant évidemment dans les poches, aussi profondes qu’obscures, des organismes gestionnaires ? Aux dernières nouvelles, il semble que même les modestes et ringardes caisses d’épargne spéculent, elles aussi, et que l’écureuil ait fait la bamboula spéculative dans l’ombre !

Tout cela repose sur une forme de confiance dans les banques dont tous les événements actuels nous démontrent qu’elle est des plus mal placées.

Ne parlons pas de tout ce qu’on nous cache ou qu’on ne nous dit pas, ce qui revient, à peu près, au même. Notre Président-Magicien [N. Sarkozy bien entendu], qui vient de découvrir, soudain, l’existence de ce monde où ceux qui ont empoché les profits se proposent de nous laisser couvrir les pertes, n’a jamais eu l’idée toute simple de supprimer la niche fiscale dorée des traders qui, soyons juste, a été instaurée par la GAUCHE grâce à une simple circulaire (moins voyante qu’une loi, mais tout aussi efficace) prise le 28 mars 2002 par le tandem Jospin-Fabius!

Il y a sans doute là une des plus belles niches fiscales (en dehors de celle des hommes politiques eux-mêmes) parmi les 500, qui font perdre à l’Etat français 73 milliards de rentrées d’impôts par an. C’est le vertueux Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat et expert-comptable de son état primitif, qui a été chargé de lever le lièvre.

La manœuvre est à triple détente. Il s’agit, à la fois
1°) du point de vue du Sénat, de mener des représailles contre les méchancetés faites au Sénat ; elles ont rendu publiques les folies budgétaires du Sénat et ont fait du pauvre président sortant Poncelet un SDF privé de ses 200 mètres carrés gratuits rue Bonaparte,
2°) dans la lutte gauche-droite, d’une réponse du berger de droite (Arthuis) à la bergère de gauche (Ségolène !) qui ne cesse de la ramener avec le bouclier fiscal,
3°) dans le contexte général de la crise, de désigner comme boucs émissaires, les lointains et mystérieux gestionnaires (« traders » et autres) qui, non seulement gagnent des fortunes sur notre dos, mais, en plus, ne payent pas d’impôts sur ces rémunérations colossales.

 

mardi 26 mars 2013

De la justice


 
« Indulgente aux grands, dure aux petits » (Le mariage de Figaro, III, 5).

Cette vérité qu'énonce Figaro est hélas éternelle et la République comme la démocratie n'ont guère changé les choses. Les circonstances présentes en montrent une fois de plus l'application et la pertinence.

La mise en examen de Monsieur Nicolas Sarkozy l'illustre en quelque sorte doublement peut-être même triplement.

Si j'ai bien suivi l'affaire, pour le même motif (abus de faiblesse, etc.), neuf autres personnes ont déjà été mises en examen, sans que cette procédure ait soulevé le moindre commentaire de qui que ce soit. On met en accusation sans cesse le juge Gentil comme s'il était le seul concerné par cette affaire, alors que, dans la circonstance, c'est un collège de trois magistrats qui a pris la décision de mettre en examen l'ancien président de la République.

En outre, cette décision, après des mois de réflexion et de nouvelles confrontations, repose sur la preuve, évidente et établie, d'un mensonge de Nicolas Sarkozy sur le nombre de ses visites. Il affirme, en dépit des témoignages formels du personnel, n'être venu qu'une fois alors qu'on disposerait de photos prises sur les lieux où il est vêtu de façon très différente. Le problème central n'est donc plus le nombre des visites mais le faux témoignage!

Il est pittoresque de voir quels sont les soutiens de Nicolas Sarkozy qui poussent des cris d'orfraie les plus aigus au nom de la justice, quand on sait comment ces précédents gouvernants se sont eux-mêmes comportés.

Je ne parle pas ici, bien entendu, de grosses et de graves affaires comme celle de M. Merah dont nul ne semble vouloir oser  penser qu'elle a été un coup politique raté (ou réussi selon l'idée qu'on s'en fait). On a voulu refaire le coup du papy torturé de la précédente élection. Comme par hasard, c'est à quelques semaines de l'élection présidentielle de 2012 qu'on a laissé la bride sur le cou à un homme assez dangereux pour qu'on l'ait identifié comme tel et surveillé, des mois durant et qui faisait, en outre, régulièrement de longs voyages touristiques en Afghanistan et au Pakistan.

Ce qui m'avait le plus frappé à l'époque (et je crois avoir fait un blog sur cette question) était l'extrême familiarité d'une conversation enregistrée, après les drames, entre Mohamed Merah et l'un des policiers qui avaient été chargés de sa surveillance et qui était chargé de le convaincre de se rendre. Il était très clair qu'il y avait, entre ces deux individus, des propos et un ton qui marquaient une connivence manifeste ; le policier en cause ne pouvait donc en aucun cas ignorer la dangerosité de son interlocuteur, dont il disait d'ailleurs qu'il les avait bien "eus" (je ne me souviens plus exactement la formule, mais le sens et la familiarité de l'entretien sont de cet ordre).

Si Monsieur Nicolas Sarkozy trouve qu'il est "injustement mis en examen", au moins l'est-il de façon régulière ! Que devrais-je dire moi-même qui suis mis en examen depuis un an (et trois ans après les écrits prétendument diffamatoires alors qu'ils sont clairement donnés comme humoristiques) pour une diffamation dont je n'ai toujours pas compris la nature? Mon seul crime est que je raillais l'ignorance (avérée et illustrée) de la langue française d'un personnage "porteur d'un mandat public" (auquel il avait d'ailleurs dû renoncer pour cause de conflit d'intérêts) dans un blog qui était classé comme humoristique.

Ce personnage, très proche du chef de l'État puisqu'il avait pensé, dit-on, en faire un ministre, après lui avoir confié deux mandats très importants, m'a fait rechercher (je ne sais à quel titre mais dans un clair abus d'autorité, par la brigade financière (?) de la Préfecture de police de Paris pour trouver mon identité et mon téléphone personnel - sur liste rouge - qui étaient pourtant parfaitement connus de l'hébergeur de mon blog qui était le Nouvel Observateur à l'époque.

J'ai été mis en examen pour diffamation sans avoir même la moindre idée de ce qui m'était reproché (le motif était si risible que, comme je l'ai découvert bien plus tard, on l'a subtrepticement modifié après coup) et surtout sans jamais avoir été entendu par un juge d'instruction (sauf 10 minutes à Aix par un juge qui ignorait tout de l'affaire dont était chargée une juge parisienne, lui-même n'en voulant rien savoir et se bornant à vérifier mon identité et ma responsabilité dans la rédaction de ce texte, ce que je n'appelle pas "être entendu par un juge d'instruction"). Tout cela est donc je crois contre toutes les règles. Ces gens-là ont beau jeu, maintenant, de venir protester contre une mise en examen qui, en revanche, paraît avoir été décidée, en tout cas, en conformité avec toutes les exigences de la justice.

Figaro voit juste, mais pas plus que La Fontaine :

"Selon que vous serez puissant ou misérable

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir".

lundi 25 mars 2013

L'auberge sahélienne (suite et pas fin!)


 Commentaire d'Expat (comme toujours intéressant et bien informé) sur mon post d'hier ; je le reproduis ici car la plupart ne l'ont sans doute pas lu.

"Cher Usbek,

Je pense qu'en termes de négociations entre la France et le Tchad, s'agissant de cet engagement et peut-être davantage, Idriss Déby est mieux armé, si j'ose dire, que Hollande.

Sur un point de vue militaire, lui sait au moins de quoi il parle puisque ce n'est pas un politique, mais un militaire ayant pris le pouvoir, en plus avec le soutien des Français, les militaires ayant sans aucun doute joué de leur influence pour qu'on se débarrasse enfin de Hissène Habré en faveur de celui qu'ils considéraient comme leur poulain. Sur ce dernier point je peux témoigner de la cote de popularité qu'il pouvait avoir auprès du commandement français au Tchad au cours des années 80 quand il était alors le commandant en chef, très efficace par ailleurs, des forces tchadiennes. Tout ça pour dire que la guerre et ce type de guerre il connait pour l'avoir vécu, comme il connait nos faiblesses sur ce type de terrain face à ce type d'ennemis.

Maintenant il faut considérer les intérêts réciproques des uns et des autres.
S'agissant du Mali, inutile de s'étendre sur le fait que l'apport tchadien est fondamental.
Sur un plan plus global, on considèrera que Déby ayant troqué sa djellaba de comchef des forces armées tchadiennes contre le costume cravate du chef d'Etat ne s'est pas bonifié, c'est une litote. Reste qu'on l'a sorti une ou deux fois de la panade. La dernière fois on en était aux dernières extrémités puisque le palais présidentiel était encerclé et lui dedans. Ce qui veut dire qu'il est sans doute plus utile qu'un éventuel successeur inconnu. Déby est le dernier avatar de ces gens du Nord au pouvoir depuis la fin des années 70. Il y avait le duo Goukouni-Habré qui se disputait régulièrement le pouvoir, et vite Déby est apparu comme un remplaçant possible et même crédible. Depuis c'est moins clair ou disons qu'on n'a pas de réel "poulain". Donc notre intérêt est peut-être de garder celui qu'on connait et qui nous garantit un positionnement intéressant dans cette région de l'Afrique, surtout depuis que notre présence en Centrafrique est devenue symbolique.
Tout ça pour dire que pour l'instant, il profite dans ses rapports avec la France d'une situation qui lui est favorable, ce qui lui permet effectivement de fanfaronner".

 Mes hypothèses sur les relations entre Hollande et Deby durant le dernier trimestre 2012 sont confirmées par un texte, paru à l'époque (4/12/12) sur internet. Je ne l'ai trouvé qu'hier, par hasard, après la publication de mon blog dont il confirme l'hypothèse et les conclusions. Voici ce texte paru dans Survie.org :

"Hollande fait la paix avec Déby et prépare la guerre

Après quelques hésitations, le dictateur tchadien Idriss Déby sera reçu à l’Elysée par François Hollande mercredi. Cette rencontre plusieurs fois reportée, aura lieu sur fond de négociation sur une intervention militaire au Mali appuyée par la France, qui souhaite mobiliser les troupes claniques de l’armée tchadienne.

L’accueil annoncé à l’Elysée du dictateur tchadien Idriss Déby le 5 décembre conclut un vrai-faux suspense qui a duré plusieurs semaines. Les reports de ce rendez-vous sont probablement le signe de houleuses tractations dans lesquelles les questions liées aux violations des droits humains au Tchad n’auront au final pas pesé lourd face à la volonté de la France d’obtenir le soutien de N’djamena dans le dossier malien. En effet, pour des raisons géostratégiques décidées en dehors de la volonté souveraine du Mali, la France fait depuis plusieurs mois pression sur le président tchadien pour obtenir la participation de ses troupes et de ses moyens militaires dans l’ « opération africaine » qu’elle promeut. Une participation évidemment compromise si Hollande n’accepte pas de donner un minimum de caution diplomatique à Déby en le recevant à l’Elysée.

Le cas tchadien illustre cette incapacité de l’exécutif français à définir une ligne diplomatique claire et assumée concernant ses relations avec les dictateurs africains. A quoi bon en effet tenir un discours sur les droits humains sur les terres d’un dictateur à Kinshasa en octobre et se pincer le nez face à lui, si c’était pour rencontrer discrètement dans la même journée les despotes congolais et camerounais Denis Sassou Nguesso et Paul Biya ou si c’est pour recevoir à l’Elysée le dictateur tchadien Idriss Déby quelques semaines plus tard ?

Rappelons qu’Idriss Déby, souhaitant faire jouer au maximum son potentiel de négociation, avait pris soin de décliner l’invitation à Kinshasa, sans doute d’en l’attente d’être « mieux traité » à Paris. C’était prendre peu de risques. Les visites ministérielles au Tchad en juillet dernier de Laurent Fabius et Pascal Canfin avaient en effet laissé envisager, sur fond de crise au Mali, une continuité dans la politique française de soutien « pragmatique » au dictateur, le chef de la diplomatie française y faisant étalage des « relations d’amitié qui demeurent » .

En fait d’amitié, c’est l’armée tchadienne qui est soutenue sans discontinuer par le dispositif militaire français Epervier, lancé en 1986 par le gouvernement Fabius – ce dispositif est constitué d’un millier d’hommes, d’une force d’aviation et de renseignement sophistiqué, renforcé ces dernières semaines. L’armée tchadienne, en phase avec la volonté farouche d’Idriss Deby de se maintenir au pouvoir, est une des plus puissantes de la région. Habituée à des opérations dans des zones désertiques, elle compterait « 30.000 hommes équipés d’armes modernes et de moyens aériens ». Dans un pays classé parmi les plus pauvres de la planète, l’armée plétorique de ce pouvoir couvé par les bons soins de la France aurait davantage de quoi inquiéter que de réjouir quiconque.

En effet, Idriss Déby est responsable d’une partie des massacres et atrocités commises sous le régime d’Hissène Habré, dont il fut le chef d’État major, avant de le renverser en 1990 avec l’appui de la France. A la tête de l’État, il n’hésita pas à ordonner de nouveaux massacres et des exactions insoutenables, et s’est maintenu au pouvoir par les armes, toujours soutenu par la France. Un soutien tricolore multiforme : économique, via les largesses en aide publique ; diplomatique, par la validation d’élections truquées (quand la France n’a pas elle-même contribué à organiser la fraude comme lors de la présidentielle de 2001) ; militaire enfin, l’armée française repoussant les rébellions de 2006 ou 2008 et continuant à fournir en armes un régime qui a renoncé à investir dans les secteurs sociaux de base et n’hésite pas, comme le dénonce Amnesty International, à recruter des enfants soldats.

Aujourd’hui, alors que les Tchadiens réclament la démocratie, la fin de la répression contre les opposants, victimes d’arrestations arbitraires, la vérité dans les multiples affaires criminelles impliquant le régime tchadien (dont la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamet Saleh en février 2008), et surtout des politiques publiques au service des populations, la France accepte de redonner une caution d’honorabilité à Idriss Déby. Avec pour seul espoir que les soldats tchadiens, supposés spécialistes du Sahel (du moins quand la France les appuie), sinistrement réputés pour leur clanisme, leurs exactions et leurs multiples retournement d’alliances dans les différents conflits internes, ne constituent un soutien utile sur le terrain malien.

Naïvement ou à dessein, le Président de la république française s’engouffre dans une realpolitik promue avec son Ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius et opte délibérément, sous des prétextes fallacieux, pour une politique criminelle de réhabilitation d’un des pires despotes du continent. Un manque de lucidité particulièrement étonnant tant les exactions du régime Déby sont connues et documentées, y compris par des conseillers du président de la République, telle l’ancienne députée Marie-Hélène Aubert qui de part ses travaux passés est bien informée de la nature du régime d’Idriss Déby .

Une diplomatie française qui s’évertue à voir Idriss Déby comme une solution plutôt que comme un problème n’est décidément pas prête à rompre avec la Françafrique".

Pour voir à quel point la vision de la situation au Tchad diffère de celle qu'on nous présente, un texte tout récent publié sur internet là-bas (24 mars 2013) par Moussa Guetane Moussa dans Alwihdainfo.com :

"Après une longue série de tergiversations, la France reconnait à contrecœur la mort du chef terroriste Abou Zeid. Cette reconnaissance forcée a été longuement accentuée par la volonté affichée des FATIM et des hautes autorités tchadiennes de ne pas se laisser cette capitale victoire contre le terrorisme. Reste aussi pour la France de reconnaitre la mort de l’autre chef terroriste Moukhtar Belmoukhtar. Le Tchad quant à lui maintient mordicus sa déclaration sur la mort de ce dernier qui a été abattu grâce à la bravoure et au professionnalisme des forces armées tchadiennes qui entendent lancer un message fort à tous ceux qui rêvent de rééditer l’expérience malienne sur le sol tchadien qu’ils seront sévèrement battus à platcouture et leur ambition macabre vouée à un échec cuisant et mémorable.

La France et les pays de la CEDEAO doivent implicitement reconnaitre que le Tchad est un partenaire incontournable dans la stabilité et la lutte contre le terrorisme dans la sous-région. Il est temps que les grandes puissances luttant contre le terrorisme accordent une oreille attentive à notre pays en l’aidant dans sa politique sécuritaire et en veillant à sa stabilité, un verrou important dans la lutte contre le terrorisme. Avec la nouvelle donne sur l’implantation des cellules terroristes actives et dormantes dans le Sahel, la stabilité du Tchad est un atout indéniable pour la sécurité du reste de la région. Tout déstabilisation ou trouble conflictuel au Tchad débordement au-delà de nos frontières pour sonner le glas de la sécurité et de la stabilité dans la sous-region.

Le sacrifice de nos vaillants soldats au Mali sera inscrit dans les annales de l’histoire de la lutte contre le terrorisme. Le Tchad jadis considéré comme un pays de troubles et de conflits incessants a su remonter la pente pour s’engager dans le sillage des pays œuvrant pour la paix au-delà de leur frontière. Il est primordial et capital pour les autorités tchadiennes de prendre toutes les mesures pour doter encore nos forces armées et de sécurité des moyens plus importants et sophistiqués pour défendre nos frontières et veiller à lutter efficacement contre le terrorisme. La sous-region tirera un privilège sécuritaire indéniable. C’est en modernisant nos forces armées et de sécurité qu’on récoltera les fruits de notre investissement pour sécuriser et stabiliser notre pays contre les visées déstabilisatrices et les actes de terrorisme. La sécurité et la stabilité du Tchad est l’affaire de tous les Tchadiens d’abord, ensuite viendrait l’aide de nos amis et partenaires étrangers. ".

Je laisse de côté ici les événements de RCA et la chute de Bozizé ! L'auberge va s'aggrandir !

dimanche 24 mars 2013

L'auberge sahélienne


Je vous arrête tout de suite. Ne cherchez pas cette auberge sahélienne dans le Guide Michelin, vous ne l'y trouverez pas. Nous y sommes pourtant, et, à mon avis, nous ne sommes pas près d'en sortir, selon la formule consacrée !

Un petit retour en arrière est nécessaire pour comprendre quelque chose à cette situation fort compliquée et sur laquelle "on ne nous dit pas tout", loin de là.

Je ne sais même pas si le nom d'Idriss Deby Itno (Il a adjoint ce nom à son précédent patronyme)vous dit quelque chose ; il est, en tout cas, beaucoup plus connu depuis le début de la guerre au Nord-Mali puisque il est le Président de la République du Tchad qui a joué un rôle décisif, dans les opérations comme dans la médiatisation de cette guerre, occultant même, sans que cette dernière s'en fâche, le rôle de la France, quoique les troupes françaises soient deux fois plus nombreuses que les Tchadiens. Il est vrai que les pertes de ces dernières ont été, en gros, 50 fois plus importantes que celles de l'armée française (cinq morts, dont trois hors de la zone Nord), même si ces données ont été soigneusement dissimulées tant du côté tchadien que du côté français.

Le Tchad est un Etat dont les relations avec ses voisins, le soudanais en particulier, sont fort agitées ; le pays lui-même ne brille pas par le calme intérieur et il subit en outre les contrecoups des relations avec ses voisins. Tantôt le Soudan (surtout jusqu'en 2009 ; les relations se sont quelque peu normalisées depuis) mais aussi la République Centrafricaine, où les choses se gâtent à nouveau.

Les relations entre le nouveau président français, élu en mai 2012, et Idriss Deby ont été passablement tumultueuses dans le deuxième semestre de l'année 2011 (rappelons que c'est le 21 mars 2012 que le président régulièrement élu du Mali Amadou Toumani Touré dit "ATT" a été renversé par le capitaine Sanogo). Le Tchad, qui n'est pas membre de la CEDEAO (Afrique de l'Ouest) mais de l'équivalent de cette organisation en Afrique centrale (la CEMAC), n'a donc pas été officiellement associé aux premières réflexions de cette assemblée sur le Mali ; il avait donc fait clairement savoir qu'il ne bougerait pas tant qu'on ne le solliciterait pas. Or, en dépit des purges que Deby a fait subir à son armée, celle-ci est sans doute la meilleure et la plus expérimentée des troupes des Etats du Sahel.

Idriss Déby, qui n'est pas précisément socialiste et qui a même fait disparaître depuis cinq ans, on ne sait trop comment, l' opposant socialiste tchadien majeur (il a été enlevé par des militaires et n'a jamais reparu), n'est donc pas fait pour s'entendre le mieux du monde avec François Hollande. S'ajoute à cela, l'affaire de l'Arche de Zoé qui n'est pas complètement réglée (en particulier pour l'indemnisation des prétendus "parents" par la France) et dans laquelle le président tchadien se déclare, si je puis dire, "blanc comme neige"!

Néanmoins, à l'automne 2012, François Hollande, passant sur ces menus  différends, comprend bien que l'intervention du Tchad est indispensable, car on ne peut guère compter, ni sur l'Europe, ni sur Obama, ni sur les troupes de la CEDEAO, ni sur celles de l'ONU ; un rendez-vous est donc pris en octobre 2012 pour une visite officielle à Paris du président Deby qui, par ailleurs, marque ses sentiments quelque peu refroidis envers la France en ne participant pas au Sommet de la Francophonie à Kinshasa, où il aurait pu rencontrer François Hollande qui a fini par s'y rendre.

Je vous épargne les détails (que je ne connais d'ailleurs pas) des tractations qui s'opèrent dans le dernier trimestre 2012 entre Paris et N'Djamena, la visite d'octobre ayant été annulée, comme on dit pudiquement et si joliment dans le langage diplomatique, « en raison d'un conflit d'agendas". François Hollande finira sans doute par céder aux exigences de Deby (et ce n'est pas fini...!) et Idriss Deby sera reçu à l'Élysée le 5 décembre 2012, en grande pompe et avec tous les honneurs, en dépit de ses réserves. Idriss Deby profite naturellement de la situation pour se faire prier et avoir l'air de ne rien céder tout en haussant ses exigences. Ne cherchez pas dans la presse française des détails sur cette rencontre ; elle s'est montrée fort discrète et seule RFI, qui ne pouvait guère faire autrement, en a parlé quelque peu.

Si Idriss Deby a fanfaronné et clamé son indépendance au sortir de son entrevue avec François Hollande et dans les comptes-rendus faits de sa visite sur le site officiel de la République du Tchad et dans la presse locale, il n'empêche qu'un mois après il annonce soudain l'envoi de plus de 2000 hommes au Mali !

Comme j'ai déjà parlé des événements qui ont suivi depuis cette date dans mes précédents posts de la série "Honni soit qui Mali pense", je n'y reviens pas et y renvoie.

Toujours est-il que l'affaire du Mali non seulement a obligé la France à mettre les pouces dans ses relations avec Idriss Deby, mais elle a permis à ce dernier à la fois de rétablir sa situation au Tchad même, où elle demeure instable, mais et surtout de se donner une image internationale qu'il n'avait guère, au sein de la zone de la CEMAC d'abord, où il joue un rôle décisif avec le président congolais Denis Sassou Nguesso. En RCA, il contraint François Bozizé à négocier avec l'opposition coalisée dans le Séléka . Les choses rebondissent d'ailleurs, aujourd'hui même, puisque les rebelles du Séléka marchent de nouveau sur Bangui et que les Français doivent sans doute y intervenir sous prétexte de protéger leurs ressortissants. Idriss Déby a également tenu un discours vengeur et  autoritaire au sein de la CEDEAO (dont le Tchad ne fait pas parti et a fortement tancé les membres officiels de cette organisation ainsi que les soldats maliens dont la place, à l'entendre, devait être au front, même si les groupes Tamasheq s'y opposent dans leur zone et si la France a cédé à leur demande à propos de l'occupation de Kidal).

Nous étions fortement engagés au Mali, dont nous devions retirer nos troupes en avril 2013 (début avril d'abord, puis dans la suite fin avril et sans préciser l'importance exacte de ces retraits); les troupes retirées n'auront pas trop de chemin à faire si elles doivent se rendre en République Centrafricaine où on annonce aujourd'hui même, 24 mars 2013, qu'elles vont intervenir.

Comme je vous le disais en commençant, nous ne sommes pas sortis de l'auberge sahélienne et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'est ni confortable ni accueillante et que nous n'y sommes pas, aux yeux de beaucoup, les bienvenus.

 

samedi 23 mars 2013

Internet : Merveille ou poubelle ? (suite)


Suite à la publication du post portant ce titre, j'ai reçu (envoyé le 21 mars 2013 à 10 heures 27) le commentaire  suivant
" Anonyme a dit...
Oui, mais (bien sûr)...
- Les premières références de Google sont des liens payés (= des pubs) présentés sur un fond de couleur différente.
- Comme vous le signalez, les organismes de service se soucient souvent assez peu d'avoir un site complet. Cela les aiderait pourtant beaucoup.
- Il est vrai que la pub est énervante, mais elle nous permet d'avoir accès à toutes ces informations gratuitement. Personnellement, je ne pourrais pas me permettre l'accès payant à toutes ces infos (à commencer par les journaux).
- Remarque collatérale : il serait bienvenu de donner une vraie formation à nos élèves et étudiants afin qu'ils soient capables de faire des recherches documentaires leur permettant de trouver les infos qu'ils cherchent, et surtout de valider les sources."

Je m'étais engagé à répondre à ce commentaire sur quelques points qui me paraissaient le justifier et je trouve aujourd'hui l'occasion de le faire, en remettant à demain un autre post que j'avais l'intention d'écrire maintenant.

Sur le premier point : « Les premières références de Google sont des liens payés (= des pubs) présentés sur un fond de couleur différente ». J'ai vérifié, hier encore, ce n'est pas le cas pour ce qui concerne la page que j'évoquais ; tous les titres de référence sont présentés de la même façon et c'est seulement lorsqu'on clique sur l'un ou l'autre de ces titres qu'on va trouver les pubs. Elles ne figurent pas, bien entendu, sur la liste des références (souvent étrange) que Google fournit pour un mot sur lequel on l'interroge.

Je signale aussi au passage les subterfuges publicitaires exaspérants qui vous flanquent, inopinément, des publicités dont vous ne pouvez plus ensuite vous débarrasser, sinon à grand-peine. Il doit y avoir (et les spécialistes comprendront) des procédures qui permettent de maintenir la publicité, même quand on cherche à la faire disparaître.

La gratuité de l'information est évidemment un élément intéressant, mais je crois que dans cet usage de la publicité, il faut distinguer différents niveaux. Google vit de la pub, et fort bien, c'est clair mais il y a (et j'en connais), à des niveaux bien inférieurs, des créateurs de sites qui, en fait, n'ont pas le moindre intérêt pour les informations proprement dites qu'ils prétendent offrir. C'est le cas que j'ai cité dans mon post. Ils font semblant de diffuser une information, lacunaire voire nulle, dans le seul but d'attirer, grâce à ces appâts, des visiteurs puis, par là, des annonceurs publicitaires qui leur assurent leurs revenus (comme aussi, du même coup à Google). Il en résulte que les organismes de services feraient beaucoup mieux de fabriquer eux-mêmes, artisanalement, des sites fournissant les informations souhaitées plutôt que de se laisser phagocyter par des créateurs de sites qui ne les mentionnent, le plus souvent très mal, que pour attirer, à travers eux, des visites et ensuite des annonceurs publicitaires.

Personnellement, je ne consulte à peu près jamais de sites d'information payants, tant il est facile de se procurer, gratuitement, une information équivalente voire de bien meilleure qualité.

Cela nous amène à ce qui est, à mon sens, le plus important et qui est le dernier point du commentaire. Je crois que la loi de la recherche de l'information et même plus généralement celle de l'usage de l'ordinateur repose sur la ruse. Très souvent pour un néophyte ignorant comme moi, lorsque mon ordinateur me refuse un service, il faut trouver la combine qui permette de contourner cette interdiction. Je n'y arrive pas toujours mais j'y parviens quand même souvent.

Prenons le cas d'un sujet dont j'ai traité souvent ces derniers temps et qui est la guerre au Mali (cf. ma série de blogs intitulée « Honni soit qui Mali pense »). La dernière chose à faire en la matière pour une information solide est précisément de consulter la presse française qui est à peu près nulle sur le sujet, si l'on met à part le dossier du Monde qui est arrivé bien tardivement. Même dans ce cas précis, on pouvait atteindre l'essentiel de l'information sans passer par les fourches caudines du paiement à des journaux.

La vraie solution est ailleurs ; elle consiste à consulter des sites au Tchad, au Burkina Faso, en République Centrafricaine et plus généralement en Afrique pour trouver une information bien meilleure. Il suffit d'ailleurs de se reporter à mes différents posts sur la question pour voir ce point illustré par des exemples que je n'ai pas le temps de reprendre ici.

De toute façon, je suis loin d'en avoir fini avec cette question et je vais probablement très prochainement ajouter un numéro à cet ensemble, car les choses ne s'arrangent guère à la fois en RCA et au Tchad. Je ne parle même pas ici du Mali car on devine assez la situation là-bas ; il est tristement comique d'entendre notre ministre des affaires étrangères dire que la solution diplomatique succédera à la solution militaire française ! La haine millénaire qui existe dans cette région entre les populations du Nord et du Sud et les écarts démographiques (de 1 à 15) empêchent d'avance toute représentation des premières dans un Etat simplement unifié comme on l'a fait dans les années 60  et comme on rêve de le refaire.

Affaire à suivre et ce n'est pas en virant, au Quai d'Orsay comme à Bamako, tous les diplomates de bon sens et courageux qu'on réglera ce problème.

vendredi 22 mars 2013

Pour un nouvel esprit des lois.


Je m'autorise de l'emprunt que j'ai déjà fait à Montesquieu, il y a bien longtemps, en donnant le nom de "Nouvelles persaneries" au blog que je voulais créer et en empruntant à Usbek un pseudonyme que j'ai alors cru indispensable dans cette affaire, pour en faire ici un nouveau, dans un sens tout différent (d'où ce titre).

En préambule, une minuscule remarque destinée à notre vénéré Président de la République, suite à la suggestion si pertinente du Conseil d'État de remplacer la taxe de 75 % (au-delà d'un million d'euros annuel de revenu), réputée "confiscatoire", par une taxe de 66,66 % perçue quasiment dans les mêmes conditions de revenu.

Si je n'avais déjà vu, à de nombreuses reprises, la mine de bon nombre de nos conseillers d'État,  je croirais qu'il y a là une de ces plaisanteries à la Pierre Dac (du type du "vélo à double contre-pédalage et frein dans le moyeu"). Il n'en est sans doute hélas rien et nos conseillers d'Etat sont diablement sérieux. Probablement ont-il bronché devant l'obstacle et renoncé à leur tentation initiale de porter cette taxe, ce qui aurait été beaucoup plus logique puisque manifestement ce sont les deux-tiers qu'ils visent, à un taux de prélèvement de 66,666666666666666666 % ce qui serait beaucoup plus proche de l'idéal arithmétique dont ils rêvent manifestement.

Ils ont sans doute voulu se distinguer, par une proposition précise et concrète, d'une autre assemblée, tout aussi vénérable et plus nettement cacochyme, le Conseil constitutionnel, qui avait déjà opiné dans le même sens sur la même question.

Pouvait-on plus clairement faire apparaître que l'une ou l'autre de ces deux assemblées ne sert rigoureusement à rien et qu'il y aurait une économie facile, immédiate et sans conséquence à la supprimer?  Pour éviter d'avoir à payer les copieuses retraites qui sont sans doute assorties à ces fonctions, on pourrait  profiter d'une des ultimes sessions pour introduire dans la salle quelques germes mortels qui nous débarrasseraient discrètement de ces importunes vieilleries, fût-ce au prix de funérailles collectives et nationales.

Mais là n'est pas mon propos du jour ; il concerne en effet nos lois françaises qui ne brillent certes pas par l'esprit, mais qui sont fort nombreuses ; des milliers dont un bon nombre, fort heureusement, n'ont même pas de décrets d'application.

Les sujets de société qui sont à la mode en ce moment pourraient conduire à l'émergence d'un nouvel esprit des lois. Le dernier sujet est, en ce jeudi 21 mars 2013, avec le printemps et sans doute à cause de lui, les projets de satisfaction, par des dispositions légales et des moyens d'État, des besoins sexuels des handicapé(e)s !

Dans mon souci permanent de faire court (la loi du genre!), je vais quelque peu brûler les étapes, même si je pense qu'on pourrait s'étendre à l'infini sur cette question. N'oublions pas la comparaison simple et parlante entre le code du travail français, qui comporte, je crois, 2400 pages et celui de la République fédérale allemande qui est quatre fois plus mince, les travailleurs allemands n'étant pourtant pas, à mon sens, plus mal protégés que les français, car s'il en était ainsi, cela se saurait.

Je pense qu'un moyen simple et efficace de réduire le nombre de lois françaises serait d'en changer l'esprit et de réunir en une seule les solutions proposées pour des problèmes qu'elles entendent traiter. Je m'explique et j'illustre mon propos par des éléments empruntés à l'actualité.

On a fait récemment une loi pour le "mariage pour tous", qu'on appelle aussi "loi sur le mariage gay", et qui permet aux homosexuel(le)s de s'épouser entre elles, entre eux voire entre elles et eux (comme je l'ai expliqué dans un de mes blogs). J'aurais personnellement essayé d'aller plus loin et de donner à chacun le droit d'épouser n'importe qui et même n'importe quoi ; je crois que mon blog s'intitulait "Epousez donc votre lave-linge".

Notre président, dans sa campagne électorale, avait promis, par ailleurs, une loi fiscale qui taxerait à 75 % le revenu d'un individu supérieur à 1 million d'euros pour l'année. Cette disposition a été jugée confiscatoire par le Conseil constitutionnel et on vient de voir quelle est la solution pittoresque proposée par le Conseil d'État.

Voici maintenant qu'on envisage de faire une loi pour permettre aux handicapé(e)s de toutes sortes de satisfaire, grâce aux moyens de l'État, leurs besoins et leurs désirs sexuels. Pourquoi pas ? On sait toutefois que l'État n'a pas d'argent et qu'il le crie partout.

Le nouvel esprit des lois : pour être simple et efficace, je propose de résoudre tous ces problèmes d'un coup par une loi qui oblige tout citoyen et toute citoyenne, qui aurait des revenus annuels supérieurs à 1 million d'euros, à choisir entre le paiement de l'impôt correspondant (75 % ou 66,6666... % peu importent) ET, durant l' année en cause, la satisfaction des besoins sexuels d'un certain nombre d'handicapé(e)s qu'il ou elle aurait le droit de choisir dans une liste nominale. En vertu du principe de la parité, le sexe du contribuable en cause n'aurait pas d'importance et il (ou elle) pourrait tout aussi bien satisfaire des handicapés (mâles) que des handicapées, à sa guise, pourvu que, dans tous les cas, ces gros contribuables se mettent à leur totale disposition dans le domaine sexuel.

N'est-ce pas une solution efficace et élégante pour ces trois problèmes qui se posent, en même temps au gouvernement, et cela, dans le parfait respect des exigences du Conseil d'État et du Conseil constitutionnel comme de la loi sur le mariage pour tous et de l'égalité entre les sexes, sans même parler des handicapé(e)s que la loi ne concerne pas encore?

 

jeudi 21 mars 2013

Internet : merveille ou poubelle ?


Je ne vais pas vous refaire ici le coup de la langue d'Ésope qui, on le sait depuis l'antiquité, est à la fois la pire et la meilleure des choses.

Je ne suis pas un ennemi d'Internet, bien loin de là, puisque je passe mes journées devant un ordinateur et que je trouve que l'Internet est, en particulier au plan de la recherche et de la science, un outil extraordinaire, non seulement par la masse de connaissances qu'il met à notre disposition, mais par la rapidité d'accès qu'il offre et par la dispense qu'il procure d'aller perdre son temps à hanter bibliothèques et centres de documentation. Je suis donc un farouche partisan de l'Internet ; que les choses soient claires!

Cela dit, et, de toute évidence, c'est là moins la faute de l'Internet lui-même que d'un certain nombre de relais entre la masse des informations et la foule des utilisateurs potentiels ; s'y sont logés, pour y faire leur beurre et/ou leurs choux gras, en nous emmerdant, bon nombre d'escrocs et de margoulins auxquels on laisse hélas le champ totalement libre. Certains services de l'internet sont ainsi devenus de véritables poubelles, des décharge publiques dans la mesure où on les a laissés totalement polluer par la publicité qui est, à mon avis, le principal mal de ce siècle.

Un exemple pour illustrer ce propos ; il est d'autant plus pertinent ici que c'est lui qui a déclenché la juste colère qui me conduit à écrire ce texte vengeur.

Hier, j'avais besoin de retrouver le nom (il est un peu compliqué il faut le reconnaître) d'un médecin du Centre de radiothérapie de l'hôpital d'Aix-en-Provence.

"Fastoche" me suis-je dit !

Il me suffit de taper "centre de radiothérapie hôpital Aix-en-Provence" dans Google et je vais avoir, dans la seconde, ce que je cherche (en particulier le nom de ce médecin qui y est attaché). Coup de chance et espoir : cette formule même arrivait en tête de la liste des entrées fournies par Google, dont on sait, hélas, qu'elle relève souvent du "grand n'importe quoi". On se demande d'ailleurs pourquoi et comment cette firme, pourtant si puissante et si sérieuse, peut admettre puis ordonner, de façon si aléatoire et parfois absurde, des données fallacieuses ou non pertinentes que Google met à la disposition de ceux qui la consultent. Toujours la pub sans doute, sous une autre forme ici et dans d'autres poches!

Revenons à ma recherche.  A travers un bazar qui s'intitule, Dieu sait pourquoi, "118 000.fr" (Mystère et boule de gomme! A moins que ce ne soit le montant de leurs gains publicitaires ...en francs et non en euros), je n'ai guère trouvé d'autres renseignements sur ce centre de radiothérapie que son adresse et son numéro de téléphone (ce qui est déjà pas mal entre nous) mais aucun nom de médecin !

En revanche, on m'a aussitôt fourgué, après ces trois lignes d'information pertinente, des publicités dont on se demande en quoi elles concernent la radiothérapie. Elles concernent, dans l'ordre, la « chirurgie des yeux » puis les « maisons de retraite", sans parler de publicités plus insolites encore sur lesquelles je passe, pour des taxis, des hôtels, une mystérieuse firme nommée Léandri, et diverses publicités pour l'achat d'androïds ou de je ne sais quoi....

De qui se moque-t-on ? J'ai pu constater d'ailleurs que la rubrique suivante et finale émanait de ce même mystérieux organisme "118000.fr" qui, par ailleurs, demande, sans doute pour se couvrir légalement, de la façon la plus hypocrite, s'il peut me "localiser" et utiliser cette localisation. On ne saurait être plus margoulin et fourbe à la fois !

Je me demande à la fois pourquoi des organismes, comme ce Centre de radiothérapie, aixois au demeurant fort sérieux et important (c'est  même le seul de la région) n'est pas en mesure d'avoir, en son sein et sans même faire appel à quelque escroc extérieur, un de ses employés capable de lui faire un vrai site, à la fois simple et sérieux, et comment on peut laisser en place, en usant de son nom, des rubriques qui ne sont que des attrape-nigauds et servent surtout et même exclusivement à vendre de la publicité sur Dieu sait quoi et à Dieu sait qui.

La publicité qui est la plaie du monde moderne et a pourri à la fois notre presse, notre radio et notre télévision, va-t-elle pourrir complètement aussi notre Internet ?